Habib Chaab, détenu depuis 2020 en Iran, a été condamné à mort par la Cour suprême iranienne.Téhéran l'accuse d'un attentat meurtrier en 2018 ayant visé un défilé militaire.La Suède a dénoncé une décision "inhumaine".
Une condamnation "confirmée et définitive". Un dissident irano-suédois, Habib Chaab, détenu depuis 2020 par le régime de Téhéran, a été condamné à mort pour "terrorisme" ce dimanche 12 mars, comme l'a annoncé l'Autorité judiciaire iranienne.
"La condamnation à mort de Habib Chaab pour corruption sur terre, la gestion et la direction d'un groupe rebelle et la conception et l'exécution de nombreuses opérations terroristes a été approuvée par la Cour suprême", a indiqué l'agence Mizan Online.
La Suède a qualifié dimanche d'"inhumaine" cette condamnation. "La peine de mort est un châtiment inhumain et irréversible et la Suède, comme le reste de l'UE, condamne son application en toutes circonstances", a déclaré à l'AFP le ministre suédois des Affaires étrangères, Tobias Billstrom.
Chef du groupe de l'ASMLA (Mouvement arabe de lutte pour la libération d'Ahvaz), considéré comme un mouvement terroriste par les autorités iraniennes, Habib Chaab avait disparu en octobre 2020 après s'être rendu à Istanbul, avant de réapparaître un mois plus tard détenu en Iran.
En procès depuis janvier 2022 pour "terrorisme" et surtout propagation de la "corruption sur Terre", la justice a annoncé le 6 décembre la condamnation à mort de cet homme âgé d'une cinquantaine d'années. En novembre 2020, la télévision iranienne avait diffusé une vidéo de Habib Chaab, dans laquelle il s'accusait notamment d'un attentat meurtrier ayant visé en septembre 2018 un défilé militaire à Ahvaz, chef-lieu de la province du Khouzestan.
Six autres hommes condamnés à mort
La Suède, dont il est citoyen, a engagé des démarches pour lui offrir une aide consulaire mais sans résultat, car l'Iran ne reconnaît pas la double nationalité. Habib Chaab "a été basé en Suède pendant de nombreuses années et a bénéficié des facilités et moyens du gouvernement et de l'appareil sécuritaire de ce pays", a ajouté Mizan Online.
Lundi dernier, la justice iranienne a condamné à mort six hommes accusés de faire partie du groupe de l'ASMLA, les accusant d'avoir "suivi les ordres de leurs chefs européens, comme Habib Nabgan et Habib Chaab".
Téhéran avait provoqué une vague d'indignation internationale après avoir exécuté en janvier un ancien responsable de la Défense, l'Irano-Britannique Alireza Akbari, reconnu coupable d'espionnage. En février, l'Allemagne a expulsé deux diplomates en poste à Berlin pour protester contre la condamnation à mort du dissident irano-allemand Jamshid Sharmahd, âgé de 67 ans. Il était accusé d'avoir participé à un attentat contre une mosquée à Chiraz, dans le sud de l'Iran, qui avait fait 14 morts en avril 2008.
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