D'après la presse iranienne, le régime souhaiterait utiliser le réseau de caméras de surveillance, notamment dans le métro de Téhéran.Objectif : repérer, grâce à la reconnaissance faciale, les femmes contrevenant à la loi sur le port du voile.Un projet qui survient alors que se déroulent régulièrement des manifestations après la mort de Mahsa Amini.
Une police des mœurs 2.0. À l'heure où la colère s'exprime contre le pouvoir iranien, fustigé par les manifestants depuis la mort de Mahsa Amini, un projet de loi pourrait mettre de l'huile sur le feu. Selon des médias iraniens, les autorités songeraient à utiliser la reconnaissance faciale afin d'identifier les femmes dont la tenue serait contraire aux lois de la République islamique.
C'est le journal réformateur Arman Emrouz qui, le premier, a relayé ce projet. Notamment en s'appuyant sur les propos du secrétaire de l’Organisation de la promotion de la vertu et le rejet du vice, Mohammad Saleh Hashemi Golpaygani. "Aujourd’hui, la technologie est tellement avancée qu’elle peut reconnaître les gens à partir de leurs images dans les caméras”, a-t-il déclaré. Avant de suggérer : "Les caméras dans la ville, notamment dans le métro, prendront des photos des femmes, et une amende […] leur sera envoyée à leur domicile."
Des amendes pour les contrevenantes
D'autres journaux iraniens ont, eux, dévoilé les amendes qui pourraient être infligées aux femmes qui manifestent ces jours-ci dans les rues du pays. Par exemple, 300.000 tomans (7 euros) pour le non-port du hijab, 150.000 tomans (3,50 euros) pour une veste qui ne recouvre pas chastement les épaules et les jambes, 85.000 tomans (2 euros) pour un maquillage trop prononcé.
La reconnaissance faciale dans le métro ? D'autres pays y ont déjà pensé. C'est ainsi déjà possible en Russie : à Moscou, il existe un système de paiement par reconnaissance faciale dans plus de 240 stations de métro. Une photographie des usagers est rattachée à leurs cartes bancaires et titres de transport, via l'application du métro. Il est ensuite possible de pénétrer dans le métro en regardant simplement la caméra.
De quoi attiser les convoitises du régime iranien. Un tel scenario est cependant difficilement envisageable pour le moment à Téhéran : début septembre, des journalistes iraniens ont affirmé que "les caméras du métro de Téhéran ne sont pas capables de reconnaître les visages des gens". D'après le journal Hamshahri, "les caméras à l’intérieur des trains et sur les quais enregistrent les images, mais elles ne peuvent pas les traiter."