Iran : un rapport médical affirme que la mort de Mahsa Amini est due à une maladie

M.G avec AFP
Publié le 7 octobre 2022 à 22h20

Source : TF1 Info

Les autorités iraniennes ont affirmé vendredi que la mort de Mahsa Amini n'avait pas été causée par des "coups" mais par les séquelles d'une maladie.
Pour rappel, des militants avaient affirmé que la jeune femme de 22 ans a souffert d'une blessure à la tête durant sa détention.

Les autorités iraniennes ont démenti vendredi la thèse selon laquelle Mahsa Amini, jeune femme dont la mort a déclenché une vague de révolte, aurait succombé à des "coups" assenés durant sa détention. "La mort de Mahsa Amini n'a pas été causée par des coups portés à la tête et aux organes vitaux" mais est liée à "une intervention chirurgicale pour une tumeur cérébrale à l'âge de 8 ans", a indiqué un rapport de l'Organisation médico-légale iranienne. "Le 13 septembre, (Mahsa Amini) a soudainement perdu connaissance et s'est effondrée [...]. Malgré son transfert à l'hôpital et les efforts du personnel médical, elle est décédée le 16 septembre des suites d'une défaillance d'organes multiples causée par une hypoxie cérébrale", ajoute le document. Des déclarations en totale contradiction avec celles du père de la victime, Amjad Amini, selon qui sa fille était "en parfaite santé".

Arrêtée le 13 septembre dernier par la police des mœurs à Téhéran pour non-respect du code vestimentaire strict pour les femmes en Iran, Mahsa Amini est décédée trois jours plus tard à l'hôpital. Dans la foulée, des militants avaient mis en avant que l'Iranienne de 22 ans avait souffert d'une blessure à la tête durant sa détention. De son côté, le gouvernement avait rejeté tout contact physique entre la police et la jeune femme, disant attendre les résultats de l'enquête.

Des contestations massives sévèrement réprimées

Cette mort a déclenché un mouvement de contestation massif dans le pays, avec en première ligne les Iraniennes, ainsi que des rassemblements de solidarité à travers le monde. Ces derniers jours, la mobilisation est allée jusqu'à gagner des écolières qui se sont rassemblées et ont retiré leur voile ou crié des slogans hostiles au pouvoir. 

Ces manifestations, les plus importantes depuis celles de 2019 contre la hausse du prix de l'essence, ont été vivement réprimées. Au moins 92 personnes ont été tuées depuis le 16 septembre, a comptabilisé l'ONG Iran Human Rights (IHR) basée à Oslo. Selon ces organisations, dont la plupart sont iraniennes, des milliers de personnes parmi lesquelles des journalistes, des militants et des artistes, ont aussi été arrêtées depuis le début du mouvement. Un bilan officiel fait, lui, état d'environ 60 morts parmi lesquels 12 membres des forces de sécurité. 

En Iran, le code vestimentaire strict oblige les femmes à porter notamment le voile islamique.


M.G avec AFP

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