Tensions à Jérusalem : pourquoi l'esplanade des Mosquées subit une nouvelle flambée de violences

T.G.
Publié le 29 avril 2022 à 11h20
JT Perso
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Source : TF1 Info

L'esplanade des Mosquées a de nouveau été le théâtre de heurts ce vendredi matin à Jérusalem.
Des affrontements entre Israéliens et Palestiniens qui font redouter un embrasement.
La ville connaît des tensions depuis plusieurs semaines déjà.

Nouvelle flambée de violences autour de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem. Après les affrontements ayant fait plus de 250 blessés ces deux dernières semaines, la tension n'est pas retombée, des dizaines de personnes ayant dû être hospitalisées ce vendredi 29 avril. En cause : un contexte explosif, exacerbé par le calendrier religieux de ce mois d'avril.

La Vieille Ville de Jérusalem est divisée en quatre quartiers (juif, musulman, chrétien, arménien) foulés par des fidèles de chaque religion, sous surveillance des forces israéliennes postées à chaque coin de rue. Elle est ainsi un foyer permanent de tensions, les Palestiniens - chrétiens comme musulmans - accusant des organisations nationalistes israéliennes de chercher à coloniser et "judaïser" ce lieu historique, situé dans la partie palestinienne de Jérusalem, occupée et annexée par Israël depuis 1967.

Un geste de "provocation"

Les accrochages se sont multipliés ces derniers jours, chargés de passion pour deux religions : les musulmans célèbrent le ramadan, mois de jeûne, et les juifs la Pâque juive, des fêtes propices à de grands rassemblements dans la Vieille Ville. Ce matin, si un calme précaire était revenu sur place dans la matinée, la crainte de nouveaux heurts est bien présente. Pour causse, des milliers de fidèles sont attendus plus tard dans la journée pour ce dernier vendredi du ramadan, qui doit se terminer en début de semaine prochaine.

Ces nouveaux accrochages interviennent par ailleurs alors qu'est célébrée ce vendredi "Youm al-Quds al-alami", journée annuelle de "défense" de Jérusalem, initiée par l'Iran dans la foulée de la révolution islamique de 1979. Jeudi soir, des ténors des mouvements islamistes palestiniens du Hamas et du Djihad islamique, proches de l'Iran, avaient tenu un rassemblement dans le stade de Gaza pour souligner cette journée et appelé à "défendre"Jérusalem et l'esplanade des Mosquées. Le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique iranienne, avait participé à cet événement par visioconférence et affirmé que "l'État Israël sera vaincu"

Statu quo

La présence sur l'esplanade des Mosquées pendant le ramadan de nombreux juifs et le déploiement sur place de forces policières ont été largement perçus par des Palestiniens et plusieurs pays de la région comme un geste de "provocation". Plus largement, ce regain de tensions s'inscrit dans un contexte particulier : il intervient un mois après une série d'attaques sanglantes en Israël

Concernant l'esplanade, Israël l'assure : le statu quo hérité du conflit de 1967 restera préservé. Dans le détail, les règles tacites autorisent les musulmans à monter à toute heure du jour et de la nuit sur l'esplanade, et les juifs à y pénétrer à certaines heures, mais sans y prier. Ces dernières années toutefois, le nombre de juifs visitant l'esplanade a augmenté et des ultranationalistes juifs y prient parfois subrepticement après y être montés en simples visiteurs.

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La semaine passée, plus de 3800 juifs s'y sont ainsi rendus, battant un "record" d'affluence à l'occasion de la Pâque juive, selon l'organisme israélien chargé des visites. En sortant du site (14 hectares à l'est de Jérusalem), certains déclament des chants religieux voire se couchent à même le sol pour l'embrasser dans la ferveur de leurs prières. Tout cela à quelques pas d'habitants palestiniens pour lesquels ces visites sont vécues comme des "provocations".

Provocations qui, depuis des décennies, ont marqué l'histoire de l'esplanade. En 1996, une décision israélienne d'ouvrir une nouvelle entrée à l'ouest de l'esplanade a provoqué des heurts qui ont fait plus de 80 morts en trois jours. Autre date qui est restée dans les mémoires : le 28 septembre 2000, avec la visite sur place d'Ariel Sharon, alors leader de l'opposition de droite israélienne, et qui avait été perçue comme une provocation par les Palestiniens. Le lendemain, des heurts sanglants ont opposé Palestiniens et policiers israéliens qui ont tué sept manifestants par balle, marquant le début de la Seconde intifada, ou soulèvement palestinien contre l'occupation israélienne, après celle de 1987-1993. 

Plus récemment, en 2021, déjà lors du ramadan, des manifestations nocturnes se sont mués en 11 jours de guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël.


T.G.

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