Israël : Netanyahu bientôt chassé du pouvoir par son ancien allié ?

T.G
Publié le 31 mai 2021 à 7h15
Bibi

Bibi

Source : YONATAN SINDEL / POOL / AFP

POLITIQUE - Un gouvernement d'union nationale anti-Netanyahu pourrait voir le jour dans l'Etat hébreu. "Un danger pour la sécurité" a répondu l'actuel premier ministre.

À défaut d'avoir été scellé, l'acte d'union a déjà un nom : "la coalition du changement". Fin stratège politique, qui a su tirer avantage de ses alliances avec la droite et l'extrême droite, jouer des dilemmes sécuritaires et des conflits successifs entre Israël et Palestiniens, et plus récemment sur le succès d'une campagne de vaccination éclair contre le Covid-19, "Bibi" pourrait ne plus faire partie de la prochaine coalition gouvernementale. 

Un raz de marée politique, tant Benjamin Netanyahu, plus long premier ministre de l'histoire du pays avec plus de quinze ans de mandat, en fonction depuis 2009 après une première prise de poste entre 1996 et 1999, a marqué l'Etat hébreu de son empreinte. Jugé pour "corruption" dans trois affaires, ces poursuites criminelles pourraient le rattraper s'il venait à perdre son immunité accordée en tant que chef du gouvernement.

La nouvelle coqueluche de la droite israélienne, son ancien ministre à plusieurs reprises Naftali Bennett a annoncé dimanche 30 mai son intention de se rapprocher de "(son) ami" Yaïr Lapid, du centre-gauche, chargé de former un gouvernement avant mercredi 2 juin au soir. Si les deux hommes parvenaient à s'entendre sur la répartition du nouveau gouvernement, ils pourraient mettre fin à près de deux ans de crise politique, marquée par la chute de quatre gouvernements successifs. Et c'est Naftali Bennett qui prendrait la tête du nouvel exécutif. "Ce gouvernement sera un danger pour la sécurité de l'Etat d'Israël. Il s'agit de l'arnaque du siècle", a répondu Benjamin Netanyahu quelques minutes à peine après la déclaration de son adversaire.

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Rien n'est encore acquis cependant, et, si beaucoup des détracteurs du premier ministre se réjouissent de sa chute attendue, cette alliance reste "la plus compliquée à trouver dans l'histoire d'Israël", comme le note Anshel Pfeffer, éditorialiste au quotidien Haaretz, dans un message sur Twitter.  Naftali Bennett, dont l'un des principaux objectifs politiques est l'annexion quasi-totale des territoires palestiniens occupés, est bien plus proche idéologiquement de Benjamin Netanyahu que de Yaïr Lapid. 

“Nous avons besoin d'un gouvernement qui pourrait refléter le fait que nous ne nous haïssons pas les uns les autres, avait prévenu ce dernier comme un appel du pied quelques jours avant l'annonce de Naftali Bennett, un gouvernement au sein duquel la gauche, la droite et le centre travaillent ensemble pour saisir les enjeux économiques et sécuritaires auxquels nous faisons face".

Pour former un tel gouvernement d'union, il faudra réunir 61 députés, dont certains viendraient des partis arabes-israéliens à la Knesset - du jamais vu. Avec l'appui de la gauche, du centre et de deux formations de droite, Yaïr Lapid avait réussi à en rassembler 51, jusqu'au ralliement des partisans de celui qu'on surnomme désormais "le faiseur de rois", Naftali Bennett. 


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