DISCORDE - Alors que le conflit entre Israël et la Palestine connaît son jour le plus sanglant, les membres du conseil de sécurité de l'ONU ne sont pas parvenus à s'accorder sur une motion commune, dimanche 16 mai.
Le temps de la diplomatie est-il venu ? Pas encore, apparemment. Alors que les affrontements s'intensifient sur la bande de Gaza et dans le ciel des principales villes israéliennes, le conseil de sécurité s'est de nouveau réuni en urgence, ce dimanche après-midi, pour trouver un accord sur le conflit israélo-palestinien qui fait rage depuis lundi.
Au sortir de la réunion, aucune déclaration commune, ni de propositions sur un arrêt des combats n'ont été trouvée.
Des diatribes réciproques et récurrentes
La session virtuelle a au contraire donné lieu à des diatribes réciproques et récurrentes des Palestiniens et des Israéliens. Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Al-Maliki, a notamment accusé Israël de "crimes de guerre", dénonçant "l'agression" de l'État hébreu contre "le peuple" palestinien et ses "lieux saints".
"Le Hamas a choisi d'accélérer des tensions, utilisées comme prétexte, pour commencer cette guerre" qui a été "préméditée", a alors rétorqué l'ambassadeur israélien aux États-Unis et à l'ONU, Gilad Erdan.
Ce dernier a d'ailleurs demandé au Conseil de sécurité de condamner les "tirs aveugles de roquettes" tandis que le ministre palestinien réclamait à l'instance "d'agir" pour arrêter l'offensive israélienne, se demandant combien il allait lui falloir de morts palestiniens pour se "scandaliser".
Mais selon plusieurs diplomates interrogés par l'AFP, ce sont, comme ils s'y attendaient, les États-Unis qui ont fait obstacle à tout accord, en refusant de signer une déclaration conjointe.
Depuis une semaine, c'est le troisième texte que Washington, qui ne cesse de défendre le droit d'Israël à se défendre, écarte. Une position jugée incompréhensible par une majorité de ses alliés.
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Face à "l'obstruction des États-Unis"
"Le Conseil de sécurité doit prendre des mesures", a averti le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, et "à cause de l'obstruction d'un pays", il "n'a pas été capable de parler d'une seule voix", a-t-il déploré.
"Nous avions pensé que les États-Unis seraient désireux de montrer la pertinence du conseil de sécurité dans des situations comme celle-ci", relève à son tour un ambassadeur sous couvert d'anonymat.
En ouverture de la session, le secrétaire général de l'ONU António Guterres avait pourtant donné le ton face aux ministres présents. "Ce cycle insensé d'effusion de sang, de terreur et de destruction doit cesser immédiatement", a-t-il martelé au Conseil de sécurité, craignant une crise régionale "sécuritaire et humanitaire incontrôlable".
Un appel largement repris par nombre de pays ayant choisi de faire participer un ministre à la session dimanche, de la Russie à la Tunisie, en passant par la Norvège ou l'Irlande, marquant chacun leur engagement diplomatique dans le conflit.
Depuis le début des affrontements, au moins 192 Palestiniens ont perdu la vie dont 58 enfants et au moins 1200 blessés. Côté israélien, dix personnes ont été tuées par des roquettes tirées depuis Gaza.
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