Israël : tollé après les déclarations d'un ministre niant l'existence des Palestiniens

Ses propos ont rallumé l'étincelle. Dimanche, lors d'une visite privée à Paris, le ministre des Finances israélien Bezalel Smotrich a nié l'existence des Palestiniens, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. "Il n'y a pas de Palestiniens, car il n'y a pas de peuple palestinien", a-t-il déclaré. "Après 2000 ans d'exil, les prophéties (de la Bible) commencent à se réaliser et [...] le peuple d'Israël retourne chez lui. Il y a des Arabes autour qui n'aiment pas cela, alors que font-ils ? Ils inventent un peuple fictif et prétendent à des droits fictifs sur la terre d'Israël."

Des propos qui ont suscité un tollé. Ce mardi, la France a qualifié ces paroles d'"indignes et irresponsables". "Nous appelons les personnes qui ont été appelées à de hautes fonctions au sein du gouvernement israélien à faire preuve de la dignité requise, à respecter celle des autres et à s'abstenir de toute action ou déclaration contribuant à l'escalade des tensions", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Les États-Unis ont aussi fustigé ces déclarations. Ce mardi soir, la diplomatie américaine les a jugées "offensantes" et "dangereuses". "Nous estimons que ces propos ne sont pas seulement inexacts, mais également inquiétants et dangereux", a déclaré à la presse un porte-parole du département d'État, Vedant Patel.

Dès la publication de cette vidéo, l'Autorité palestinienne et plusieurs pays arabes ont fermement dénoncé ces propos "incendiaires". "C'est une preuve irréfutable du racisme de l'idéologie sioniste extrémiste" du gouvernement israélien dirigé par Benjamin Netanyahu, a déclaré le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh. Ces paroles témoignent de la "politique raciste et fasciste" d'Israël, a déclaré le mouvement islamiste Hamas. L'Égypte a qualifié les propos de "racistes" et "inacceptables".

"Ce genre de commentaire n'aide pas du tout", avait de son côté déclaré Farhan Haq, porte-parole du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres. L'ONU "continuera à soutenir les droits du peuple palestinien et à pousser pour une solution à deux États, israélien et palestinien, vivant côte-à-côte dans la paix et la sécurité".