L'ancien président italien Giorgio Napolitano est décédé vendredi à l'âge de 98 ans.Dirigeant historique du Parti communiste, il fut l'un des promoteurs de la construction européenne.La présidente du Conseil italien Giorgia Meloni a présenté "les plus profondes condoléances" de son cabinet à la famille de Giorgio Napolitano.
Il a connu, comme chef de l'État, de nombreux gouvernements dans une Italie aux exécutifs chroniquement instables. L'ancien président italien et promoteur de la construction européenne Giorgio Napolitano, en poste à la tête de son pays de 2006 à 2015, est mort vendredi à l'âge de 98 ans. L'ensemble de la classe politique de la péninsule a tenu à rendre homme à ce Napolitain né sous Mussolini le 29 juin 1925.
La présidente du Conseil italien Giorgia Meloni, dirigeante du parti post-fasciste Fratelli d'Italia, a sobrement présenté "les plus profondes condoléances" de son cabinet à la famille du dirigeant historique du Parti communiste. L'actuel président de la République, Sergio Mattarella, a quant à lui rappelé l'engagement européen de l'ancien député au Parlement de Strasbourg qui a mené "des batailles importantes pour le développement social, la paix et le progrès en Italie et en Europe".
Emmanuel Macron salue "une figure éminente de la politique italienne"
Dans un télégramme à sa veuve, le pape François, en voyage à Marseille, a quant à lui salué un homme ayant consacré son action politique à préserver "l'unité et la concorde" de son pays. De son côté, le président français Emmanuel Macron a salué la mémoire d'une "figure éminente de la politique italienne et (d'un) Européen convaincu" et adressé ses "condoléances sincères au peuple italien", dans un message publié sur X (ex-Twitter).
Figure éminente de la politique italienne et européen convaincu, l'ancien Président Giorgio Napolitano nous a quittés. J'adresse mes condoléances sincères au peuple italien. — Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) September 22, 2023
Considéré pendant des années comme le garant de la stabilité de l'Italie, Giorgio Napolitano avait été élu en 2006. Il comptait prendre sa retraite à l'issue de son premier septennat au printemps 2013, après les législatives. Mais les résultats des élections, trop serrés, et l'incapacité des principaux partis à s'accorder sur un éventuel successeur, l'avaient contraint à reprendre du service.
Mais dès son discours d'investiture, particulièrement dur envers les responsables politiques dont il avait dénoncé "la surdité" face aux exigences du pays, il avait annoncé qu'il ne resterait pas sept ans de plus et avait en effet démissionné en janvier 2015.
De la démission de Romano Prodi en 2008 après seulement deux années au gouvernement à l'arrivée de Matteo Renzi en février 2014, en passant par les démissions de Silvio Berlusconi, Mario Monti et Enrico Letta, Giorgio Napolitano a géré une phase particulièrement turbulente en Italie.
Reconnu pour sa modération, sa prudence et son sens de l'État, il avait été intégré aux Groupes universitaires fascistes comme la plupart des étudiants sous Mussolini, mais s'était en même temps engagé, dès l'âge de 17 ans, dans un groupe de résistants communistes, avant d'entrer au parti en 1945 et d'être élu pour la première fois au Parlement en 1953. Perçu comme un réformiste, il avait cependant approuvé la répression de l'insurrection de Budapest écrasée le 4 novembre 1956 par les chars soviétiques. Giorgio Napolitano s'était rendu à Budapest en 2006 pour se recueillir sur la tombe du dirigeant de l'insurrection, Imre Nagy.