Initiatives environnementales

Surtourisme : sur ces plages de Sardaigne, les pique-niques désormais interdits

par M.L
Publié le 7 juillet 2023 à 19h18

Source : JT 13h Semaine

La municipalité de Sant'Antioco, en Sardaigne, a déclenché la colère de vacanciers avec une série de restrictions sur ses plages, dont l'interdiction de manger ou de faire du sport sur le sable.
À la clé, une amende pouvant atteindre 500 euros.
Le maire se défend en déplorant que certains touristes organisent de véritables tablées les pieds dans l'eau.

Pas de pique-nique sur la plage. En ce début d'été, une nouvelle réglementation fait débat à Sant'Antioco, la ville la plus importante de l'île italienne éponyme, rattachée à la Sardaigne et prisée des touristes. Il est désormais interdit de manger sur la plage, de faire du sport et des jeux ou même d'utiliser des pierres pour plaquer son parasol contre le sol, pour se protéger du vent. C'est toute une série de nouvelles restrictions qui a été adoptée par la mairie, qui entend bien faire respecter ces consignes de fermeté : les contrevenants s'exposent ainsi à une amende de 25 à 500 euros. 

Par un décret le 3 juillet dernier, la municipalité a en fait banni 23 activités au total, parmi lesquelles donc "pique-niquer ou prendre des repas de toute nature" et "utiliser des pierres comme des ancres pour lutter contre le vent", par exemple pour s'assurer que son parasol ne bouge pas, mais aussi "pratiquer des jeux et des activités sportives", que ce soit du tennis, du beach-volley ou de la pétanque notamment, liste le quotidien italien Il Messaggero. Mais, ce n'est pas tout : il est également interdit de "planter des tentes ou regrouper des parasols" ou encore d'utiliser "des appareils de sonorisation dont le volume est de nature à troubler la tranquillité" du site.

Bannir les "banquets" organisés sur la plage

L'annonce n'a pas manqué de déclencher une salve de critiques, en particulier sur l'interdiction de manger. Mais, le maire de la commune, Ignazio Locci, maintient sa ligne. Auprès du journal italien L'Union Sarde, il a assuré "ne pas avoir dérogé au règlement régional" et a expliqué vouloir surtout éviter les repas d'ampleur organisés sur la plage, avec tables et chaises déployés sous des parasols ou des tentes. Il dit avoir constaté que certains organisaient de vrais "banquets", "avec d'énormes pastèques, des lasagnes et des escalopes pannées". S'il a reconnu que "l'interdiction peut paraître exagérée", il conserve tout de même son décret : "Si cela permet de faire respecter la règle, alors oui, je suis absolument contre le fait de manger quoi que ce soit sur la plage", a-t-il martelé.

L'élu a toutefois nuancé ses positions et précisé à l'agence de presse Ansa qu'"il est logique que si vous mangez un sandwich ou une salade, il n'y a pas de problème". "Ce qui est différent, ce sont les tables dressées. Et, nous voulons décourager et empêcher cette pratique", a-t-il insisté, disant vouloir éviter tout "assaut" sur la plage. Tout comme "la mauvaise habitude de transporter et d'utiliser des pierres sur la plage pour bloquer les parasols face au vent", a ajouté l'édile. "C'est une question de propreté et de sécurité." 

Sur la plage de Cala Sapione par exemple, "le mur de l'ancienne pêcherie de thon des années 1700 est pillé chaque année pour utiliser les pierres", a aussi déploré Ignazio Locci. "Tout cela doit cesser." Le décret vise également à protéger l'environnement sur ces plages très prisées : l'abandon de déchets et l'utilisation de conteneurs ou de sacs jetables non compostables sont aussi à proscrire.

La commune n'est pas la première de cette région touchée par le sur-tourisme à adopter des mesures de restrictions à l'orée des vacances d'été, pour mieux encadrer la fréquentation et les comportements des baigneurs. La Sardaigne a ainsi instauré un plafond du nombre de vacanciers qui pourront se rendre sur plusieurs de ses plages cet été. 

La commune de Stintino a par exemple décidé de restreindre l'accès à sa plage de corail rosé de La Pelosa, l'une des plus fréquentées d'Italie, en limitant les entrées à 1500 touristes par jour, qui devront par ailleurs payer 3,50 euros pour se rendre sur l'étendue de sable. Certains sites sont même purement et simplement interdits d'accès. Du côté de la Sicile également, des quotas et des restrictions ont été instaurés, dans l'espoir de préserver les écosystèmes fragiles des côtes face à l'afflux de vacanciers. 


M.L

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