Le Kansas s’apprête à voter sur le droit à l’avortement, un scrutin test pour les États-Unis

Dylan VEERASAMY avec AFP
Publié le 31 juillet 2022 à 23h29
Manifestation en faveur du droit à l'avortement aux États-Unis après la décision de la Cour suprême.

Manifestation en faveur du droit à l'avortement aux États-Unis après la décision de la Cour suprême.

Source : Anna Moneymaker / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Mardi 2 août, les habitants du Kansas voteront sur le droit à l'avortement.
Il s'agit du premier État américain à pouvoir voter sur la question de l'IVG.
Un scrutin qui est attendu par le reste du pays pour donner le ton.

C’est un vote historique auquel se prêteront des millions d’habitants de l’État du Kansas, situé au cœur des États-Unis. Mardi 2 août se déroulera le premier vote sur le droit à l’avortement en Amérique depuis que la Cour suprême des États-Unis a annulé le droit fédéral à l’interruption volontaire de grossesse.

Dans l’État du Kansas, traditionnellement dominé par le Parti républicain et à tendance conservatrice, l’avortement est actuellement légal jusqu’à 22 semaines de grossesse, avec une autorisation parentale requise en cas d'IVG pour une personne mineure. Le vote, prévu pour coïncider avec des primaires au Kansas, sera la première occasion pour des électeurs américains d'exprimer leur point de vue sur l'interruption volontaire de grossesse depuis que la Cour suprême a annulé son arrêt historique de 1973 Roe v. Wade.

Un vote attendu par le reste des États-Unis

Ce premier scrutin sera perçu comme un véritable test pour l’ensemble des États-Unis, alors que d’autres États américains voteront dans les prochaines semaines : en novembre, la Californie et le Kentucky s'exprimeront sur la question en même temps que les élections de mi-mandat des gouverneurs. Le résultat dans le Kansas pourra faire office d’indicateur dans un pays déchiré sur la question. 

"Au bout du compte, l'amendement retire ce droit à l'autonomie personnelle dont jouissent tous les habitants du Kansas et que nous soyons en mesure de prendre des décisions sur notre corps, nos familles, notre avenir sans ingérence du gouvernement est un droit", a dit à l'AFP Ashley All, porte-parole de la campagne pour le "non" de "Kansans for Constitutional Freedom" (KCF).

Les partisans du "non" observent avec anxiété les États voisins du Missouri et de l'Oklahoma qui ont imposé des interdictions quasi totales. Le Missouri, par exemple, n’admet pas d’exceptions à l’avortement en cas de viol ou d’inceste.

Une enquête de 2021 de l'Université d'État Fort Hays, au Kansas, a révélé que moins de 20% des sondés au Kansas étaient d'accord pour dire que l'avortement devrait être illégal, même en cas de viol ou d'inceste. La moitié d’entre eux disait penser que le gouvernement du Kansas ne devrait imposer aucune réglementation sur les circonstances dans lesquelles les femmes peuvent se faire avorter.


Dylan VEERASAMY avec AFP

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