En tout, depuis mars 2011, plus d'un million de tonnes d'eau se sont accumulées aux abords de la centrale.Sur plusieurs décennies, le Japon veut rejeter cette masse d'eau dans l'océan Pacifique.Bien que critiqué par les pays voisins, le projet a été validé par l'agence internationale de l'énergie nucléaire (AIEA).
Malgré les critiques, Tokyo persiste. Vendredi 13 janvier, le gouvernement japonais a confirmé - à nouveau - son intention de rejeter, dès 2023, des eaux contaminées de la centrale de Fukushima Daiichi, dans l'océan Pacifique. Controversé au niveau local, le projet suscite de vives réactions chez les voisins du Japon. Dans le même temps, l'Agence internationale de l'énergie (AIEA) et le régulateur nucléaire japonais ont donné des avis favorables, en 2022.
Selon Hirokazu Matsuno, porte-parole du gouvernement, l'opération devrait commencer dès "ce printemps ou cet été". La procédure devrait durer plusieurs décennies et ne commencer qu'après un "rapport complet" de l'AIEA, ainsi que la vérification des préparatifs sur les lieux de la centrale. "L'ensemble du gouvernement fera les plus grands efforts pour garantir la sûreté (du processus, ndlr) et prendre des mesures préventives contre les fausses rumeurs", a ajouté l'officiel japonais.
Au niveau local, les pêcheurs japonais s'inquiètent d'une mauvaise réputation pour leurs prises, auprès des consommateurs. Au niveau régional, la Corée du Sud et la Chine s'insurgent contre le projet, comme l'organisation non gouvernementale Greenpeace.
Un million de tonnes d'eau contaminées bientôt dans le Pacifique
Pourquoi le pays se lance-t-il dans une telle procédure ? Depuis l'accident nucléaire de mars 2011, plus d'un million de tonnes d'eau contaminée au tritium (eau tritiée) se sont entassées dans plus d'un millier de citernes sur le site de la centrale nucléaire.
Aujourd'hui, les capacités de stockage arrivent à saturation. Radioactif, le tritium ne peut être traité par les technologies à la disposition de l'Homme. Dans le même temps, sa dilution en mer est déjà pratiquée au Japon et à l'étranger par des installations nucléaires en activité. La quantité d'eau tritiée accumulée à Fukushima n'en reste pas moins toutefois impressionnante.
Et pour cause, celle-ci provient de la pluie, de nappes souterraines et des injections d'eau nécessaires pour refroidir les cœurs de plusieurs réacteurs nucléaires de Fukushima Daiichi. Trois des six réacteurs étaient entrés en fusion, à la suite du tsunami du 11 mars 2011, qui avait heurté la centrale de plein fouet.
Avant de se lancer dans le processus de rejet, l'opérateur de la centrale, Tepco, construit un conduit sous-marin d'environ un kilomètre de long afin d'évacuer les eaux radioactives plus loin de la côte. Selon des experts, le tritium n'est dangereux pour les humains qu'à hautes doses concentrées. Une situation, a priori, exclue en cas d'un rejet en mer étalé sur une très longue période.
De son côté, l'Agence internationale de l'énergie nucléaire avait jugé que le projet était "en pleine conformité avec les normes internationales". Selon l'agence, ces rejets massifs, mais étalés dans la durée, ne devraient provoquer "aucun dommage à l'environnement".
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