Ce que l'on sait sur l'attaque meurtrière contre l'ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe

Publié le 8 juillet 2022 à 11h38, mis à jour le 8 juillet 2022 à 14h43
Ce que l'on sait sur l'attaque meurtrière contre l'ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe

L'ancien Premier ministre Shinzo Abe a été visé par une attaque par balle ce vendredi 8 juillet.
Après avoir été transféré en urgence à l'hôpital, il a finalement succombé à ses blessures.
L'attaque a eu lieu alors que cette figure faisait un discours dans le cadre d'une campagne électorale.

Le choc et l'incompréhension règnent au Japon, alors que le pays a appris que l'ancien Premier ministre Shinzo Abe avait été victime d'une attaque par balles, succombant à ses blessures, alors qu'il était présent dans la ville de Nara, dans l'ouest du Japon, pour un rassemblement politique. Il aurait été par la suite transféré à l'hôpital. Selon l'actuel Premier ministre, Fumio Kishida, il serait dans "un état très grave". Retour sur ce que l'on sait des circonstances du drame.

Que s'est-il passé ?

Présent à Nara dans le cadre de la campagne en vue des élections sénatoriales de dimanche, Shinzo Abe s'adressait à une foule depuis un podium autour de 11h30 au Japon, soit 4 h 30 à Paris, quand un homme est arrivé derrière lui et lui aurait tiré dessus à deux reprises. Selon une témoin interrogée par le média japonais NHK, "le premier tir a fait le bruit d'un jouet". Un deuxième tir se serait fait entendre et c'est à ce moment que l'ancien Premier ministre se serait effondré, touché au cou. "Des gens l'ont entouré et lui ont fait un massage cardiaque", rapporte encore cette témoin. Les médias locaux indiquent par la suite que l'ancien dirigeant de 67 ans a été transféré à l'hôpital.

NHK et Kyodo ont toutes deux rapporté que Shinzo Abe a été emmené à l'hôpital et semblait être en arrêt cardio-respiratoire - un terme utilisé au Japon indiquant l'absence de signe de vie et précédant généralement un certificat de décès officiel. Cela n'a pour le moment pas été confirmé par les autorités qui ont d'abord précisé à la presse que "l'état de santé de M. Abe est actuellement inconnu". Quelque temps après, l'actuel Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a indiqué que son prédécesseur était dans "un état très grave". L'ancien dirigeant a finalement succombé à ses blessures.

Qui est le suspect ?

Les autorités ont indiqué qu'"un homme suspecté d'être le tireur a été interpellé". Il aurait été arrêté pour tentative de meurtre. Le Japan Times précise de son côté que l'homme serait âgé de 41 ans et résiderait à Nara, la ville où a eu lieu l'attaque. Son domicile a été perquisitionné par la police japonaise et des produits potentiellement explosifs auraient été trouvés, selon la chaîne de télévision publique NHK. Selon des informations de Kyodo News, l'attaquant serait un ancien membre de la Force maritime d'autodéfense japonaise, la marine nippone, jusqu'en 2005.

D'après la NHK, il aurait confié aux enquêteurs après son arrestation qu'il était "frustré" vis-à-vis de Shinzo Abe et qu'il lui aurait tiré dessus avec l'intention de le tuer. L'incompréhension est cependant forte, car toujours d'après NHK, la décision que l'ancien dirigeant Shinzo Abe parle lors de ce rassemblement à cet endroit de la ville a été seulement décidé dans la nuit précédente, laissant peu de temps à l'attaquant de planifier quoi que ce soit. L'annonce de son discours était néanmoins public.

Quelle arme a été utilisée ?

L'arme utilisée a été définie comme un fusil ou un fusil à pompe par plusieurs médias locaux. Des images montrent une arme composée de deux canons et largement enveloppée de ruban adhésif noir, laissant penser à une arme artisanale.

Le Japon dispose de l'une des législations les plus strictes au monde en matière de contrôle des armes à feu et le nombre annuel de décès par de telles armes dans ce pays de 125 millions d'habitants est extrêmement faible. L'obtention d'un permis de port d'arme est un processus long et compliqué, même pour les citoyens japonais, qui doivent d'abord obtenir une recommandation d'une association de tir, puis se soumettre à de stricts contrôles de police.


Aurélie LOEK

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