Journalistes tués en direct : Bryce Williams, un suspect influencé par le racisme et les tueurs de masse

Publié le 27 août 2015 à 9h10
Journalistes tués en direct : Bryce Williams, un suspect influencé par le racisme et les tueurs de masse

TESTAMENT — Le tueur présumé des deux journalistes d'une télévision locale de Virginie a rédigé un document de 23 pages qu'il a envoyé à la chaîne ABC News, juste avant de se suicider, mercredi 26 août. Il y explique les raisons de son geste.

Avant de retourner son arme contre lui, Vester Lee Flanagan, auteur présumé du double meurtre d'Alison Parker et Adam Ward, mercredi 26 août en Virginie, ne s'est pas contenté de diffuser la vidéo de ses agissements. Il s'est également expliqué, dans une longue lettre faxée à ABC, sur les raisons qui l'ont poussé à devenir un tueur.

Racisme et fascination pour les tueurs de masse

Le racisme qu'il a dû supporter y est présenté comme un moteur essentiel de son action. Des explications déjà présentes dans les tweets publiés sur un compte rapidement censuré, où il accusait Alison Parker de lui avoir fait une remarque raciste et Adam Ward de s'être plaint de lui aux ressources humaines après une collaboration.

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Cette fois, elles sont complétées par un autre événement qui a traumatisé les États-Unis, au mois de juin dernier : la tuerie de Charleston, quand le terroriste suprémaciste blanc Dylann Roof avait fait irruption dans une église fréquentée par la communauté noire de cette ville de Caroline du Sud, tuant neuf personnes. “C'est ce qui m'a décidé. J'ai fait une demande pour un pistolet le 19 juin 2015. La tuerie avait eu lieu le 17”, explique-t-il, ajoutant avoir inscrit “les initiales des victimes sur les douilles des balles”, sans oublier de s'adresser à Dylann Roof en le menaçant d'une guerre raciale.

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Mais les influences de Williams ne s'arrêtent pas là, relaie le réseau national américain . Il exprime ainsi une certaine admiration pour les tueurs de masse. Les deux lycéens de Columbine, qui avaient massacré 12 de leurs camarades et un professeur, mais aussi Cho Seung-hui, le tueur de l'université Virginia Tech. Cet étudiant sud-coréen, que Williams surnomme affectueusement “mon gars”, avait tué 32 personnes avant de se suicider.

“Je sais, je suis timbré”

Williams, qui se qualifie de “baril de poudre prêt à exploser”, rappelle à plusieurs reprises avoir été brutalisé par des hommes noirs et des femmes blanches, et avoir été discriminé et harcelé à cause de sa couleur de peau et de son homosexualité. Comme l'a reconnu la chaîne WDBJ7, il confirme avoir déposé plainte contre elle pour discrimination, le tout se terminant par un accord entre les deux parties.

À la fin de la lettre, Bryce Williams évoque encore sa colère “légitime”, accuse la chaîne de l'avoir forcé à tuer ses chats dans une forêt, et conclut : “Je sais, je suis timbré.”

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La rédaction de TF1info

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