Juanita Castro : pourquoi elle ne se rendra pas aux funérailles de Fidel, son grand frère

par Simon HENRY
Publié le 27 novembre 2016 à 12h49
Juanita Castro : pourquoi elle ne se rendra pas aux funérailles de Fidel, son grand frère
Source : Alan Diaz/AP/SIPA

AGENT DOUBLE - Juanita Castro, 83 ans, est la petite soeur du "Commandante". Exilée à Miami depuis 1965 pour s'être opposée à la dictature castriste, ex-agent de la CIA, elle n'a jamais remis les pieds sur l'île depuis. Et ne compte jamais y retourner, y compris pour les funérailles de son frère.

La date des funérailles de Fidel Castro est connue. Elles auront lieu le 4 décembre dans la ville de Santiago, à l'est du pays, ville emblématique pour avoir été le berceau de la révolution castriste en 1959. La liste des personnalités qui rendront ce jour-là un dernier hommage au "Commandante" ne sera révelée qu'au compte-goutte. Une chose est sûre en tout cas : la soeur de Fidel Castro, Juanita, exilée aux États-Unis, n'y sera pas. 

Je ne suis jamais retourné sur l'île, et je n'ai pas l'intention de le faire
Juanita Castro

Après l'annonce de la mort de son frère, Juanita Castro, 83 ans, a témoigné sa profonde tristesse auprès du Miami Herald ". En tant que sœur de Fidel, je subis la perte d'un être humain qui partage mon sang, comme cela s'est produit avec la mort de mes frères et sœurs Ramón et Angelita". Ramón Castro Ruz est décédé le 23 février à l'âge de 91 ans. Angela Castro Ruz est décédée en 2012 à 88 ans. Ils habitaients toujours à Cuba. Juanita, déjà, ne s'était pas déplacée pour les obsèques. Il en sera de même le 4 décembre.  "Aux rumeurs qui disaient que j'allais me rendre aux funérailles, je tiens à préciser que je ne suis jamais retournéeà l'île, et que je n'ai pas l'intention de le faire". 

Agent double

Car pour Juanita, le ressentiment à l'égard de son frère est encore présent.  Exilée à Miami depuis 1965, elle dit comprendre les scènes de liesse des immigrés Cubains qui sont apparues dès l'annonce de la mort du "père de la Révolution cubaine". "J'ai lutté aux côtés des exilés, au cours de leurs phases de lutte les plus actives et les plus intenses des dernières décennies, et je respecte les sentiments de tous". 

Elle-même a oeuvré à dénoncer la dictature imposée par son frère défunt sur l'île quand il a pris le pouvoir en 1959. De 1961 à 1964, Juanita travaille même avec la CIA, comme elle le raconte dans son livre "Mes frères, l'histoire secrète",  co-écrit avec la journaliste mexicaine Maria Antonieta Collins et publié en 2009. Mais son autre frère, Raul, s'aperçoit de ses liens avec l'agence centrale de renseigment américaine. Il lui remet un dossier entier sur ses "activités contre-révolutionnaires". En danger, elle fut contrainte de fuir. Manifestement, pour toujours. 

J'ai du faire face au rejet de certains exilés qui ne me pardonnent pas que mes noms de famille soient Castro Ruz
Juanita Castro

Raison pour laquelle, elle confie au Miami Herold qu'elle reste tout particulièrement attachée à la communauté exilée cubaine. "Je suis en exil à Miami depuis 51 ans, comme tous les Cubains qui sont partis pour trouver un espace pour lutter pour la liberté de leur pays. Je n'ai jamais changé de position à ce sujet, quitte à en payer le prix". 

Et comme elle le dit-elle même, son départ de l'île lui a valu de perdre le soutien familial. Pire, son statut de soeur du dictateur cubain, responsable d'un exil massif de la population, est lourd à porter auprès des immigrés cubains. "J'ai du faire face au rejet de certains exilés qui ne me pardonnent pas que mes noms de famille étaient Castro Ruz et qui m'attaquent sans pitié", ajoute t-elle. Avant de conclure : "J'espère que nous pourrons trouver un chemin qui lie tous les Cubains et non celui vers l'affrontement et la haine". 

JT WE - Décès de Fidel Castro : à Miami, la liesse de ces exilés qui ont tout perduSource : JT 20h WE
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