CHAOS - Contestant le résultat des élections législatives au Kirghizstan, pays fragilisé par la pandémie de Covid-19, des manifestants, qui réclament la démission du président Sooronbay Jeenbekov et la tenue d'un nouveau scrutin, ont libéré de prison l'ancien président Almazbek Atambaïev en signe de protestation.
Rien ne va plus au Kirghizstan où des tensions ont atteint leur paroxysme mardi 6 octobre. Des manifestants ont envahi le siège du pouvoir à Bichkek, capitale du pays d'Asie centrale, contestant les résultats des élections législatives de dimanche, et ont libéré de prison l'ancien président Almazbek Atambaïev, selon des médias et l'un de ses partisans. Les manifestants, qui réclament la démission du président Sooronbay Jeenbekov et la tenue de nouvelles élections législatives, n'ont rencontré aucune résistance, selon des témoins sur place à l'AFP. Le président du Kirghizstan a assuré ce mardi toujours contrôler la situation dans le pays. La présidence a indiqué que Sooronbaï Jeenbekov "contrôle la situation et a exprimé sa confiance que les forces politiques vont placer l'intérêt du pays au-dessus des leurs".
Des accusations de fraudes, notamment d'achats de voix, ont terni les élections législatives organisées dimanche. Le chef de la mission de l'OSCE venue observer les élections, Thomas Boserup, avait jugé que les élections s'étaient "bien déroulées dans l'ensemble" mais que "des allégations crédibles d'achats de voix suscitent une inquiétude sérieuse".
Kyrgyzstan has been called an "island of democracy" in Central Asia, but voting for the parliamentary elections was marred by complaints of irregularities, and videos appearing to show vote-buying were sent to RFE/RL. pic.twitter.com/HjdlGXvV52 — Radio Free Europe/Radio Liberty (@RFERL) October 6, 2020
Au moins 120 personnes hospitalisées lundi
Libéré de prison ce mardi, l'ancien président Almazbek Atambaïev purgeait une peine de onze ans de prison. Il est un ancien protégé de l'actuel président. La cellule de l'ancien dirigeant se trouvait dans le bâtiment du Comité pour la sécurité nationale. Des vidéos diffusées peu après sur les réseaux sociaux ont montré Almazbek Atambaïev saluant ses partisans.
Lundi, au moins 120 personnes avaient été hospitalisées à Bichkek après des heurts entre la police et des manifestants qui contestaient les résultats des élections législatives de la veille dominées par deux partis proches du pouvoir. La police a fait usage de grenades assourdissantes, puis de gaz lacrymogènes pour disperser les centaines de manifestants réunis dans le centre de la ville. "Plus de 120 personnes ont été hospitalisées, plusieurs dans un état grave", a annoncé dans un communiqué le ministère kirghiz de la Santé, précisant qu'environ la moitié étaient des "représentants des forces de l'ordre".
La manifestation avait été organisée à l'appel de cinq partis politiques qui ont échoué à atteindre le seuil de 7 % nécessaire pour entrer au Parlement. La place Ala-Too, où elle a été organisée, avait été le point de départ de deux révolutions en 2005 et 2010 qui avaient renversé successivement deux présidents autoritaires. Entouré de régimes autoritaires, le Kirghizstan, pays pauvre et montagneux, fait figure d'exception démocratique en Asie centrale, même si les transitions politiques ont toujours été houleuses.
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