John McAfee, créateur de l'antivirus du même nom, s'est suicidé dans sa prison en Espagne

M.L. (avec AFP)
Publié le 24 juin 2021 à 18h06
John McAfee, lors d'une conférence à Pékin, en août 2016.

John McAfee, lors d'une conférence à Pékin, en août 2016.

Source : Fred DUFOUR / AFP

DÉCÈS - L’homme d’affaires de 75 ans était incarcéré en Catalogne depuis octobre. Il a été retrouvé mort dans sa cellule, peu après qu’un tribunal a ordonné son extradition vers les Etats-Unis.

Le corps de John McAfee a été retrouvé ce mercredi 23 juin dans sa cellule de la prison Brians 2, dans le nord-est de l’Espagne. Selon un communiqué du ministère de la Justice de Catalogne, qui évoque un prisonnier de 75 ans sous le coup d'une mesure d’extradition aux Etats-Unis, "les gardiens et le personnel médical sont immédiatement intervenus pour tenter de le ramener à la vie mais les médecins ont finalement certifié qu'il était mort." L’identité du défunt a été confirmée par une porte-parole des autorités pénitentiaires, qui ajoute qu’"apparemment, il s’est suicidé."

Le créateur du célèbre logiciel antivirus avait été arrêté en octobre 2020 à l’aéroport de Barcelone, d’où il devait embarquer en direction d’Istanbul. La veille, un procureur américain avait publié un acte d’accusation à son encontre. John McAfee était suspecté de ne pas avoir déclaré plusieurs millions de dollars de revenus issus de la promotion de cryptomonnaies - qu’il assurait notamment via un compte Twitter suivi par près d’un million de personnes -, de services de consultant, de conférences et de droits vendus pour un documentaire sur sa vie.

Extradition

Il lui était également reproché la dissimulation de biens, immobiliers notamment, d’un yacht et d’une voiture inscrits au nom d’autres personnes. En mars, l’entrepreneur avait par ailleurs été inculpé par la justice américaine pour avoir vanté sur les réseaux sociaux des opérations liées aux cryptomonnaies tout en omettant de mentionner ses intérêts. Selon la procureure générale de New York, Audrey Strauss, le septuagénaire aurait ainsi récolté "plus de 13 millions de dollars" entre 2017 et 2018.

Les Etats-Unis avaient émis un mandat d’arrêt via Interpol et demandé son extradition. Une procédure qui avait reçu une décision favorable par un tribunal espagnol, l’Audience nationale. Mais celle-ci pouvait toujours faire l’objet d’un recours judiciaire et devait encore recevoir l’approbation du gouvernement espagnol.  L'informaticien, qui avait commencé sa carrière à la Nasa avant de travailler dans plusieurs entreprises et de fonder sa société en 1987, encourrait jusqu'à trente ans de prison.

"Je ne regrette rien"

"Les Etats-Unis pensent que j’ai des cryptomonnaies cachées", déclarait John McAfee le 16 juin dernier via son compte Twitter, précisant qu’il "[aurait] aimé que ce fût vrai". "Mes actifs restants ont tous été saisis, continuait le texte. Mes amis se sont évaporés par peur d'être associés. Je n'ai rien. Pourtant, je ne regrette rien."

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Mais l’avocat et l’épouse du Britanno-Américain sont venus souligner l’impact de la détention sur son état. "Ces huit mois que John a passés en prison en Espagne ont été particulièrement difficiles pour sa santé générale, écrivait Janice McAfee le 20 juin, que ce soit mentale ou physique, comme sur le plan financier, mais il ne se laisse pas décourager pour continuer à dire la vérité au pouvoir."

Au-delà de ces affaires, John McAfee avait plusieurs fois fait les grands titres au cours des années. En 2012, son nom était cité alors que son voisin au Belize, pays d’Amérique Centrale contigu au Mexique, avait été assassiné. La police avait alors découvert qu’il vivait avec une fille de 17 ans et détenait des armes à domicile, tandis que l’informaticien s’était lancé dans une cavale d’un mois. Trois ans plus tard, il était également arrêté aux Etats-Unis pour conduite sous l’emprise de stupéfiants.


M.L. (avec AFP)

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