L'Arabie saoudite autorise les femmes à assister à des événements sportifs dans trois stades du pays

Il y a quelques semaines, le roi Salmane avait déjà pris une décision historique en autorisant les Saoudiennes à conduire. Une décision remarquable, dans le dernier pays au monde à interdire aux femmes de prendre le volant. Quelques jours plus tôt, des centaines de citoyennes avaient pris place pour la première fois dans un stade de la capitale à l'occasion de la fête nationale. Dimanche, les autorités du pays ont fait un nouveau pas en indiquant que les Saoudiennes seraient autorisées à assister à des événements sportifs dans trois stades du pays à partir de 2018. "Début de la préparation de trois stades à Ryad, Jeddah et Dammam pour accueillir des familles à partir de début 2018", a ainsi tweeté l'Autorité générale du sport. Jusque-là, les femmes n'étaient pas admises dans les stades, en application de la règle de séparation des sexes dans les espaces publics. 

Ces décisions interviennent alors que le royaume musulman du Golfe a récemment entamé un assouplissement des restrictions imposées aux femmes. En Arabie saoudite, ces dernières sont ainsi toujours soumises à la tutelle d'un homme de leur famille - généralement le père, le mari ou le frère - pour faire des études ou voyager. 

Dans le cadre d'un ambitieux plan de réformes économiques et sociales à l'horizon 2030 pour limiter sa dépendance au pétrole, Ryad semble assouplir certaines des restrictions imposées aux femmes et tente prudemment de promouvoir des formes de divertissement malgré l'opposition des ultraconservateurs, dans un pays où la moitié de la population a moins de 25 ans. Ce mardi à Ryad, devant un forum économique baptisé le "Davos dans le désert", le prince héritier Mohammed ben Salmane, 32 ans, a promis une Arabie "modérée", en rupture avec l'image d'un pays arabe longtemps considéré comme l'exportateur du wahhabisme, une version rigoriste de l'islam qui a nourri nombre de djihadistes à travers le monde.