L'Ukraine a perdu "un quart de ses terres cultivables" depuis la guerre, selon le ministère de l'Agriculture

LC.
Publié le 13 juin 2022 à 20h42

Source : Les MATINS LCI

Depuis le début de la guerre, l'Ukraine a perdu un quart des trente millions d'hectares cultivables.
Malgré cela, la sécurité alimentaire du pays n’est pas menacée, assure le ministre adjoint de l'Agriculture ukrainien.

Le secteur agricole, paralysé par la guerre ? L'Ukraine a perdu un quart de ses terres cultivables du fait de l'occupation russe de certaines régions, dans le sud et l'est, a annoncé, ce lundi 13 juin, son ministère de l'Agriculture. Mais cette perte ne constitue toutefois "une menace pour la sécurité alimentaire" du pays : même avec 25 % de terres en moins, "la structure est plus que suffisante pour assurer la consommation" de la population ukrainienne cette année, affirmé le ministre adjoint de l'Agriculture, Taras Vysotskiï, lors d'une conférence de presse.

La menace de la famine à l'étranger

En raison, notamment, de la baisse de la consommation due aux déplacements massifs de population. Depuis le début de la guerre, plus de sept millions d'Ukrainiens ont changé de région, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR). S'y ajoutent 7,3 millions qui ont fui à l'étranger. Et puis, les agriculteurs ont également "réussi à se préparer relativement bien à l'ensemencement" avant le début de la guerre. Dès le mois de février, "l'Ukraine avait déjà importé environ 70 % des engrais nécessaires, 60 % des produits phytosanitaires et environ un tiers de la quantité de carburant requise" pour l'ensemencement, a-t-il détaillé.

L'occupation de plusieurs régions ukrainiennes et le blocus des céréales imposé par la flotte russe de la mer Noire ont néanmoins forcé les agriculteurs ukrainiens "à modifier ce qu'ils semaient et la quantité", a précisé Taras Vysotskiï.  Mais si les conséquences de l'invasion russe pour le marché intérieur ukrainien semblent limitées, l'impossibilité d'exporter les céréales produits en direction de l'étranger fait toutefois craindre "un ouragan de famines" dans les mois à venir, selon l'ONU. Actuellement, "entre 20 et 25 millions de tonnes de céréales sont bloquées ", avait alerté le 6 juin le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pariant sur un chiffre qui pourrait augmenter à "70-75 millions de tonnes" d'ici à l'automne prochain.

Le conflit russo-ukrainien oppose deux superpuissances céréalières - la Russie et l'Ukraine assurent à elles deux 30 % des exportations mondiales de blé. Il a provoqué une flambée des cours des céréales et des huiles, dont les prix ont dépassé ceux atteints pendant les printemps arabes de 2011 et "les émeutes de la faim" de 2008.


LC.

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