La Chine commet bien un génocide à l'encontre des Ouïghours, selon un think tank américain

par Mélanie FAURE
Publié le 10 mars 2021 à 7h39

Source : Sujet TF1 Info

RAPPORT ACCABLANT - Un rapport publié par un think thank américain dévoile que la politique de la Chine à l'égard de la communauté Ouïghours représente un "génocide" au regard de la loi internationale.

Un rapport indépendant dressé par le centre d'étude indépendant américain Newlines Institute for Strategy and Policy ce 9 mars dévoile que la Chine a violé l'ensemble des articles de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide conclue en 1948, signée par 152 pays, dont la Chine, dans les traitements infligés à la communauté des Ouïghours. C'est la première fois qu’une organisation non gouvernementale entreprend une analyse juridique indépendante.

Le rapport estime que le Parti communiste chinois est responsable du génocide Ouïghours, communauté à majorité musulmane qui constitue l'un des 56 groupes ethniques en Chine, pour avoir entravé les grands principes définis par les accords de paix des Nations unies, en raison de "son intention de détruire, dans son ensemble ou en partie, un groupe national, racial, ethnique ou religieux".

"La volonté de détruire les Ouïghours en tant que groupe provient d'une politique d'État et d'une pratique globale que le Président Xi Jinping, la plus haute autorité de Chine, a mis en place", indique le rapport de Newlines Institute for Strategy and Policy. La politique de Pékin comprend cinq leviers d'action : tuer les membres des Ouïghours, causer de graves dommages physiques ou mentaux, dégrader les conditions de vie afin d'entraîner sa disparition partielle ou totale, imposer des mesures pour empêcher les naissances et transférer de forces des enfants d'un groupe à un autre.

Des populations transférées en masse

La situation dans les camps d'internement est particulièrement alarmante. Les détenus sont systématiquement "torturés, exposés aux agressions sexuelles, dont le viol et des traitements ou punitions dégradantes, inhumaines et cruelles et sont privés de leurs besoins primaires", poursuit le rapport. Certains Ouïghours sont forcés à travailler à l'extérieur et au sein de camps d'internement. D'autres sont transférés dans les champs de coton et les usines adjacentes aux camps, ou situées à des centaines de kilomètres dans la région de Xinjiang ou dans l'Est de la Chine. "Des images satellites ont identifié des masses de personnes portant des uniformes identiques être transférés d'un site à un autre", peut-on lire.

Concernant la mort des Ouïghours, des membres de la communauté sont morts ou ont été tués par la police ou dans les camps. Il y aurait à l'heure actuelle un seul rapport confirmé de cas de morts en grand nombre dans un camp d'internement. La construction d'un nouveau crématorium dans la région laisse supposer que les autorités tentent de dissimuler le nombre de décès et de faits de tortures au sein des camps.

Le rapport du Newlines Institute for Strategy and Policy a été rédigé à partir de témoignages, documents internes au gouvernement chinois, des statistiques, des analyses d'experts diverses et des recherches académiques. "Les nombreux survivants restent silencieux afin de protéger leurs familles au Xinjiang du danger d'être envoyés dans des vastes réseaux de centres de détention, camp de concentration, prisons ou en travaux forcés dans les usines", indique le rapport.

Le Parti communiste chinois (PCC) a catégoriquement démenti avoir commis ces atrocités sur la communauté des Ouïghours. Le Ministre des affaires étrangères Wang Yi a déclaré ce lundi à Pékin : "C'est une rumeur fabriquée dans un but précis et c'est un mensonge total."  

Au moins un million de ces musulmans sunnites seraient internés dans ces camps d'endoctrinement dans le nord-ouest de la Chine, selon des organisations de défense des droits humains et selon une étude publiée fin juin par la Jamestown Foundation.


Mélanie FAURE

Tout
TF1 Info