ESSAIS NUCLÉAIRES - Après deux projectiles lancés dimanche suite à une visite à Séoul de responsables américains, Pyongyang réitère ce jeudi 25 mars en tirant deux missiles dans la mer du Japon. Il s’agirait cette fois d’engins balistiques, affirme Tokyo.
Les premiers pouvaient s’apparenter à un cadeau de bienvenue, les seconds sonnent comme un avertissement. En l’espace de quelques jours, la Corée du Nord a tiré quatre missiles dans la mer du Japon, repérés par les autorités japonaises et sud-coréennes. Dimanche 21 mars d’abord, où suite à la visite en Corée du Sud du secrétaire d’État américain Anthony Blinken et du secrétaire à la Défense Lloyd Austin, Pyongyang a procédé à un tir de projectiles en mer, le premier connu du genre depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche le 20 janvier. Puis ce jeudi 25 mars ensuite, avec un nouveau tir constaté et annoncé par Séoul.
Une violation des résolutions de l'ONU
Si les premiers essais de dimanche ont été sans danger – un responsable américain a indiqué à CNN que ces projectiles étaient probablement des missiles d’artillerie ou de croisière -, les seconds ont été qualifiés sans ambiguïté d’engins balistiques par Tokyo. "La Corée du Nord a lancé deux missiles balistiques", a asséné le Premier ministre Yoshihide Suga, allié des États-Unis, face à la presse. Selon le dirigeant, le dernier tir connu de Pyongyang remontait au 29 mars 2020.
"Cela menace la paix et la sécurité de notre pays et de la région. C’est aussi une violation de la résolution de l’ONU", a encore déclaré Yoshihide Suga, avant de décider d'une réunion du conseil de sécurité nationale. Ce nouveau tir, s’il est avéré, constitue une violation des résolutions internationales, mais aussi un défi pour l’administration Biden qui vient de prendre ses fonctions.
Pendant leurs visites à Tokyo et Séoul, Anthony Blinken et Lloyd Austin ont d’ailleurs grandement insisté sur l’importance de procéder à la dénucléarisation de la Corée du Nord et à son potentiel d’armement nucléaire et de tirs à longue portée. À l’occasion du premier tir dimanche dernier, un haut responsable américain avait prévenu que les forces américaines se tenaient prêtes en cas d’attaque nord-coréenne. "Il serait difficile de trouver un endroit sur la planète où il y a plus de vigilance qu’autour de la Corée du Nord. Nos forces sont toujours préparées, toujours en état d’alerte", a martelé ce dernier à CNN.
Si l’administration Biden aurait déjà tenté d’entrer en contact avec Pyongyang sans obtenir de réponse, indiquent des responsables américains, le prédécesseur de Joe Biden fut le premier locataire de la Maison Blanche à rencontrer le dirigeant nord-coréen. Ainsi, après avoir menacé la Corée du Nord de destruction totale, Donald Trump avait revu sa stratégie diplomatique et échangé en juin 2018 avec Kim Jong-Un, lors d’un sommet historique à Singapour. Un document commun affichant la promesse d’une "dénucléarisation de la péninsule coréenne" avait été signé entre les deux dirigeants qui n’avait pas été suivi d’effets, comme on peut le constater depuis. Un deuxième sommet à Hanoï puis une troisième rencontre à la frontière des deux Corées s’étaient soldés par un échec : aucun accord n’avait alors été trouvé.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info