La Corée du Nord tire des dizaines de missiles dans une zone "tampon" près de sa frontière avec le Sud

Où s'arrêteront-ils ? Après avoir échangé des tirs de missiles, dont l'un est tombé près des eaux territoriales sud-coréennes, une première depuis 1953, mercredi 2 novembre, amenant Séoul à riposter et à dénoncer une "invasion territoriale", la tension ne redescend plus. La Corée du Nord, à l'initiative de ces frictions, montre les muscles. Pyongyang a procédé à un tir de barrage, dans la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 novembre, sur une zone maritime "tampon" près de sa frontière avec le Sud.

Plus tôt jeudi, Séoul et Washington avaient annoncé prolonger jusqu'à samedi leurs exercices aériens conjoints, les plus importants jamais réalisés, qui impliquent des centaines d'avions de guerre de part et d'autre, après le tir apparemment raté d'un missile balistique intercontinental (ICBM) par le Nord dans la matinée. "Un choix très dangereux et mauvais", selon le régime de Kim Jong-un, qui a tiré trois missiles balistiques à courte portée en fin de journée, en signe de désapprobation. 

Peu après cette annonce, à partir de 23h28 locales jeudi (15h28 en France), l'armée de Séoul a détecté environ 80 tirs d'artillerie effectués par la Corée du Nord dans une "zone tampon" maritime depuis la région de Kumkang, dans la province de Kangwon sur la côte est du pays. Ce tir de barrage est "une violation claire" de l'accord intercoréen de 2018 qui a établi ces zones tampon afin de réduire les tensions entre les deux parties de la péninsule, a déclaré l'état-major sud-coréen. 

Ces provocations, "en particulier pendant notre période de deuil national, sont contre l'humanité et l'humanisme", a fait valoir vendredi Lee Hyo-jung, vice-porte-parole du ministère de l'Unification de Séoul, en référence à la bousculade qui a fait 156 morts à Séoul pendant Halloween. "Le gouvernement condamne fermement la Corée du Nord pour ses menaces et provocations continues, sur la base de nos exercices annuels et défensifs, faisant monter les tensions autour de la péninsule coréenne", a-t-elle ajouté, attribuant cette montée des tensions au "développement irréfléchi du nucléaire et des missiles" de Pyongyang. 

Un tir "illégal et déstabilisateur" aussi condamné par les États-Unis. D'ailleurs, face aux menaces croissantes du Nord, Séoul et Washington ont promis de nouvelles mesures pour démontrer leur "détermination et leurs capacités" à les tuer dans l'œuf.