DIPLOMATIQUE - Emmanuel Macron, en visite en Israël, était attendu dans la basilique Sainte-Anne. Après son esclandre du mercredi 22 janvier, la fameuse scène de Jacques Chirac en 1996 revient dans toutes les têtes. Mais la présence française en Terre sainte a déjà causé d'autres polémiques.
Mais pourquoi tant de tensions ? Les caméras du monde entier ont capté, mercredi 22 janvier, les éclats de voix d'Emmanuel Macron dans la foule israélienne, un peu énervé, lâchant dans un anglais à l'accent très franchouillard : "Everybody know the rules, I don't like what you did in front of me". ("Tout le monde connaît les règles, je n'aime pas ce que vous avez fait juste devant moi"). La présence du Président français n'avait rien d'anodin : le chef d'Etat venait visiter l'un des quatre lieux de l'Histoire française - quelque peu mouvementée - en Terre sainte.
Chirac puis Macron : les polémiques de la basilique Sainte-Anne
La basilique Sainte-Anne, un "territoire français" ? Erigée à Jérusalem-Est, en 1856, elle avait été cédée à la France par le Sultan Abdülmecid Ier en remerciement de son aide à la Turquie, après la guerre de Crimée. Restaurée par l'Etat français, Sainte-Anne fut ensuite confiée en 1877 à Monseigneur Lavigerie et à sa Société des missionnaires d'Afrique.
Le monument est revenu au cœur de l'actualité, mercredi 22 janvier. Vers 11h30, une première altercation a eu lieu entre les services de sécurité israéliens, qui voulaient entrer dans l'édifice, et le groupe de sécurité de la présidence de la république (GSPR), qui les en ont empêché. Deux heures plus tard, à l'arrivée d'Emmanuel Macron devant l'édifice, l'ambiance s'est encore tendue, jusqu'à la fameuse punchline du Président en anglais, ponctuée de "Keep calm !" adressés aux nervis. Une scène qui en rappelle une autre : la fameuse sortie de Jacques Chirac, "this is not a method", au même endroit en 1996.
La raison de ces éclats de voix ? A chaque fois, les Présidents français ont du demander un peu fermement aux forces de l'ordre israélienne de ne pas pénétrer avec eux dans la basilique Sainte-Anne. Le monument et ses abords sont en effet un domaine national français en Terre sainte, sous la responsabilité de la France, ce qui implique que la police israélienne ne peut pas y exercer ses fonctions comme dans le reste du pays. Une situation un peu particulière qui s'applique également à trois autres sites historiques.
Le Tombeau des Rois : le combat du culte contre la culture
D'autres sites ont également attisé les tensions entre la France et l’Israël. Le "Tombeau des Rois", notamment, a été source de controverses encore l'été dernier. Egalement basé à Jérusalem-Est, il est un exemple d'architecture funéraire juive deux fois millénaire, les archéologues qui se sont penchés dessus ayant estimé que le site a été construit pour accueillir le tombeau d'Hélène d'Adiabène, princesse juive du Ier siècle, accompagné dans sa dernière demeure par une trentaine d'autres cercueils. Fouillé dès 1863 par des archéologues français, le Tombeau fut acheté par les frères Pereire, des banquiers français juifs, qui le cédèrent à la France en 1886.
Fin juin, après dix ans de fermeture pour travaux d'aménagement - qui ont coûté un million d'euros - le Tombeau des Rois a été rouvert au public... mais pour une poignée d'heures seulement. La France, en tant que propriétaire de ces lieux historiques, a aussitôt suspendu les visites, le personnel ayant été agressé par des juifs ultra-orthodoxes. Ces derniers contestaient le droit de propriété française et en réclamaient un accès illimité, et non touristique. "Dans les milieux archéologiques, l'inquiétude est réelle que le lieu ne soit soustrait à la science au profit du culte", écrivait LCI dans l'article relatant ces faits.
L'Eléona et le monastère d'Abou Gosh
Deux autres sites en Terre sainte sont sous la gouvernance de l'Etat français : l'église du Pater Noster, aussi appelée "l'Éléona" et le monastère d'Abou Gosh. Le premier se situe à Jérusalem-Est, l'autre, à Jérusalem-Ouest. L'Eleona, au sommet du mont des Oliviers, comprend un cloître dont la construction débutée dans les années 1870 est toujours inachevée et, en sous-sol, la grotte "du Pater" où, selon la tradition chrétienne, Jésus-Christ a enseigné la prière du Notre Père à ses disciples. Le site fut racheté à la fin du 19e siècle par la princesse de la Tour d’Auvergne qui y fit élever un cloître, réalisé par Viollet-le-Duc, pour encadrer la grotte. Elle en fit don par la suite à la France.
Le monastère d'Abou Gosh, quant à lui, est une ancienne commanderie hospitalière du 12e siècle, qui comprend une église et une crypte, confiés à la France par l’Empire ottoman en 1873 et également rénovés par la France à plusieurs reprises. Ces deux édifices, heureusement, restent pour l'instant préservés des tensions internationales actuelles provoquées par la propriété française en Terre sainte.
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