La France a rapatrié mardi plusieurs dizaines de Français retenus dans les camps de prisonniers djihadistes dans le nord-est de la Syrie.Il s'agit de 15 femmes et 32 enfants, selon une annonce du ministère des Affaires étrangères.
Nouvelle série de rapatriements d'enfants et de femmes qui avaient rejoint les territoires contrôlés par l'organisation terroriste État islamique. Ce mardi 24 janvier, la France a procédé au rapatriement de 15 femmes et 32 enfants, jusqu'alors détenus dans les camps de prisonniers djihadistes dans le nord-est de la Syrie, a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. "Les mineurs ont été remis aux services chargés de l'aide à l'enfance et feront l'objet d'un suivi médico-social", a précisé le Quai d'Orsay, qui a piloté cette opération. Quant aux adultes, "ils ont été remis aux autorités judiciaires compétentes".
La France condamnée pour son manque d'action
Les femmes et enfants rapatriés ce mardi, proches de djihadistes de l'État Islamique, se trouvaient dans le camp de Roj sous administration kurde, situé à une quinzaine de kilomètres des frontières irakienne et turque. C'est pourquoi les autorités françaises ont remercié "l'administration locale du nord-est de la Syrie pour sa coopération qui a rendu possible cette opération".
Le sujet des Français retenus en Syrie est délicat tant il ravive les douloureux souvenirs des attentats qui ont marqué 2015. Mais depuis le 14 septembre dernier, Paris n'a pas d'autre choix que de procéder à ces rapatriements, suite à la condamnation de Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH). L'instance européenne avait accusé la France de ne pas avoir étudié de manière appropriée les demandes de rapatriement de familles de djihadistes en Syrie, estimant qu'il incombait "au gouvernement français de reprendre l'examen des demandes des requérants dans les plus brefs délais en l'entourant des garanties appropriées contre l'arbitraire".
Il s'agit de la troisième opération de cette ampleur, après celle du 5 juillet et celle d'octobre. Au total, près de 300 mineurs français ayant séjourné dans des zones d'opération de groupes terroristes sont rentrés en France, dont 77 par rapatriement, avait indiqué début octobre le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, lors d'une audition devant le Sénat.