HISTOIRE - Un rapport commandé par Kigali et publié ce lundi pointe la "lourde responsabilité" de la France dans le génocide des Tusti en 1994 au Rwanda. Des conclusions qui font écho à celles remises par un groupe d'historiens français à Emmanuel Macron en mars dernier.
La France accablée. Dans un rapport publié ce lundi, le cabinet d'avocats américain Levy Firestone Muse affirme que la France a joué un rôle important dans la survenance dans le massacre de la minorité Tusti en 1994. "Notre conclusion est que l'État français porte une lourde responsabilité pour avoir rendu possible un génocide prévisible", soulignent ainsi les auteurs diligentés en 2017 par Kigali pour faire la lumière sur cette tragédie.
Les dirigeants français auraient notamment continué à apporter "un soutien indéfectible" au régime du président hutu Juvénal Habyarimana, alors même que les "intentions génocidaires étaient devenues patentes".
Un rôle dans "l'établissement des instruments du génocide"
L'enquête ne fait mention d'aucun lien ou preuve sur la participation de responsables ou du personnel français aux tueries, entre avril et juillet 1994. Elle rejette toutefois la thèse de l'ignorance tricolore et d'un rôle qui n'aurait été que passif. La France a fourni un soutien militaire et politique afin de protéger ses propres intérêts et a ignoré les alertes internes. Elle a été un "collaborateur indispensable dans l'établissement d'institutions qui deviendraient des instruments du génocide", assènent les chercheurs.
"Aucun autre État étranger n'avait connaissance du danger représenté par les extrémistes rwandais tout en appuyant ces mêmes extrémistes (...) Le rôle du pouvoir français a été singulier", expliquent-ils encore, se désolant que l'État français n'ait "toujours pas reconnu son rôle" et ne s'en soit "toujours pas officiellement excusé".
À noter que le cabinet d'avocats américain Levy Firestone Muse a aussi fustigé Paris pour avoir fait obstruction aux investigations, en ignorant notamment des demandes de documents.
De son côté, l'Élysée s'est satisfait lundi d'un document qui "ouvre un espace politique nouveau" entre la France et le Rwanda pour "se projeter vers un avenir commun".

Ce nouveau rapport fait écho à celui de l'historien français Vincent Duclert, remis fin mars au président français Emmanuel Macron, qui l'avait commandé. Il avait conclu que si "rien ne vient démontrer" qu'elle s'est rendue complice, la France porte des "responsabilités lourdes et accablantes" dans la tragédie, notamment en étant "demeurée aveugle face à la préparation" du génocide.
Ces conclusions avaient été saluées par le président Paul Kagame. Celui qui a pris la tête du Rwanda après le génocide a ainsi jugé qu'il s'agissait d'un "important pas en avant".
Selon l'ONU, le génocide commis en 1994 au Rwanda, à l'instigation du régime extrémiste hutu alors au pouvoir, a fait plus de 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi, mais aussi chez les Hutu modérés. En l'espace de trois mois, les autorités locales vont établir des listes de personnes à tuer sont établies par les autorités et les faire massacrer, dans tout le pays, par les milices Interahamwe et l'armée (Forces armées rwandaises, FAR).
En juillet, les opposants au pouvoir du Front patriotique rwandais s'emparent de la capitale Kigali et mettent fin aux tueries, déclenchant l'exode de milliers d'habitants. Depuis, le pays tente, tant bien que mal, de cautériser ses blessures.
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