RUSSIE - La justice russe a désigné mercredi comme "extrémistes" les organisations de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny, point d'orgue de la liquidation de son mouvement qui ouvre la voie à une répression accrue de ses partisans.
Une nouvelle étape de franchie dans la répression de l’opposition russe. Mercredi, la justice du pays a désigné comme "extrémistes" les organisations de l'opposant emprisonné pour une affaire de fraude, Alexeï Navalny. Cette décision entraîne la liquidation de son mouvement et ouvre la voie à une répression accrue de ses partisans.
Ce jugement, à l'issue d'une audience à huis clos qui a duré plus de douze heures, a notamment acté la liquidation du Fonds de lutte contre la corruption (FBK), connu pour ses enquêtes retentissantes sur le train de vie et les malversations des élites russes, et ses bureaux régionaux qui s'occupent d'organiser les manifestations et des campagnes électorales.
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"Il a été reconnu que ces organisations non seulement diffusaient volontairement des informations incitant à la haine et à l'hostilité envers les représentants du pouvoir, mais commettaient également des crimes et délits extrémistes", a déclaré aux journalistes un représentant du Parquet, Alexeï Jafiarov, après l'annonce de la décision.
On se débrouillera, on évoluera, on s'adaptera. Mais on ne reculera pas devant nos objectifs et nos idées.
Alexeï Navalny, sur son compte Instagram
Mercredi soir, un message sur le compte Instagram d’Alexeï Navalny a appelé ses partisans à continuer à le soutenir et à se rallier aux consignes de vote de son équipe pour les élections législatives de l'automne. "On se débrouillera, on évoluera, on s'adaptera. Mais on ne reculera pas devant nos objectifs et nos idées. C'est notre pays et nous n'en avons pas d'autre", peut-on lire.
"Une nouvelle attaque kafkaïenne"
La décision de la justice russe a été condamnée sur le plan international. "Il s'agit d'une nouvelle attaque kafkaïenne contre ceux qui se dressent contre la corruption et pour des sociétés ouvertes, et d'une tentative délibérée de mettre effectivement hors la loi la véritable opposition en Russie", a déclaré le ministre des Affaires étrangères britannique, Dominic Raab, dans un communiqué.
De son côté, les États-Unis ont dénoncé une décision "particulièrement inquiétante", appelant à la libération "immédiate et inconditionnelle" d’Alexeï Navalny, par la voix du porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.