Biden et Harris à la Maison Blanche

La pédiatre transgenre Rachel Levine confirmée au ministère de la Santé de l'administration Biden

Publié le 25 mars 2021 à 10h01, mis à jour le 25 mars 2021 à 10h11
La pédiatre transgenre Rachel Levine confirmée au ministère de la Santé de l'administration Biden

Source : Handout / Biden-Harris Transition Team / AFP

SANTÉ - La pédiatre Rachel Levine a été confirmée au poste de secrétaire adjointe à la Santé de l'administration Biden, mardi 24 mars. Un choix qui allie un solide parcours professionnel et politique à une symbolique sociétale forte.

Joe Biden l'avait annoncé à la veille de sa prestation de serment, lors d'une ultime rafale de nominations depuis son fief de Wilmington, dans le Delaware. En choisissant Rachel Levine au poste de secrétaire adjointe à la Santé, il consacrait une progression logique dans la carrière de cette pédiatre de profession, qui a dirigé le département de la Santé de Pennsylvanie depuis 2017. Mais à un niveau symbolique, ce choix marque aussi l'entrée inédite d'une personne transgenre dans l'administration présidentielle. Un choix que le Sénat a approuvé par 52 voix contre 38 au Sénat, le camp républicain votant, à deux voix près, Lisa Murkowski et Susan Collins, deux sénatrices républicaines modérées.

C'est une volonté politique explicite du président, qui avait dès son annonce exalté un"choix historique".  "La docteure Levine", a-t-il ajouté, "va apporter l'autorité et l'expertise essentielle dont nous avons besoin pour aider les gens à traverser cette épidémie - quel que soit leur code postal, race, religion, orientation sexuelle ou handicap".

Guérir des "années Trump"

Inversement, la présidence de Donald Trump aura en effet été marquée par sa tentative d'exclure de l'armée les personnes transgenres, pour "éviter  le fardeau d'énormes frais médicaux" et d'énigmatiques "perturbations". Après des aller-retours entre le Pentagone et la Cour suprême, c'est actuellement le statu quo qui prévaut. Son administration a aussi essayé d'exclure les minorités sexuelles de la loi sur les discriminations au travail, au prétexte qu'elle ne s'appliquerait qu'aux différences hommes/femmes.

Pour elle, "la transition la plus difficile de [sa] vie" aura été de passer de Manhattan à la Pennsylvanie rurale, aime-t-elle à plaisanter, en référence à la période de sa vie où elle avait encore un corps et une identité d'homme. Quand elle est arrivée dans l'État au début des années 90, elle était encore connue sous le nom de Richard Levine, était arrivée avec femme et enfants, et ce qu'elle tient pour "un vide", mais qu'elle a depuis toujours su "compartimenter". L'affirmation de son genre se fera progressivement, jusqu'à le déclarer en public au début des années 2000, la cinquantaine passée. Rachel Levine ne s'attarde pas sur les difficultés de ce passage sensible de son existence, mais se veut transparente, pour l'exemple qu'il peut donner.

Née en 1957, diplômée de Harvard et de Tulane, Rachel Levine s'est spécialisée dans la pédiatrie, travaillant autant des enfants et des adolescents. De cette expérience professionnelle, elle tire son expertise sur les troubles de l'alimentation, ou l'usage de marijuana médicale, mais surtout sur les opiacés.

POOL/ GETTY IMAGES VIA AFP

Le fait que je sois transgenre n'est pas un sujet

Rachel Levine

À la tête des services de Santé de Pennsylvanie depuis 2017, c'est dans sa lutte contre le fléau des opiacés qu'elle s'est particulièrement signalée. À l'apparition du Covid-19, c'est elle qui a dirigé la manœuvre contre l'épidémie, se rangeant d'emblée du côté de la prévention la plus scrupuleuse.

Cette position lui a valu des critiques du camp le plus hostile aux règlementations sociales, qui ont parfois eu recours à l'injure transphobe. À mesure que progressait sa notoriété, Rachel Levine a vu affluer ce type d'attaques, auxquelles elle a répondu revers de la main : "À quelques très rares exceptions près, le fait que je sois transgenre n'est pas un sujet". Les attaques contre la communauté, décomplexées sous le mandat de Donald Trump, n'ont fait "qu'alimenter [son] désir de faire [son] travail et de plaider".

Les associations de défense des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres) ont applaudi cette confirmation, saluant "un moment historique", un tournant "important pour la visibilité et l'intégration des personnes transgenres", s'est félicité le directeur juridique de l'organisation Lambda. 

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La rédaction de TF1info

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