Les ambassadeurs des deux pays nordiques ont remis, mercredi, leurs candidatures à l'adhésion à l'Alliance atlantique.Ce "moment historique" survient "à un moment critique pour notre sécurité", a jugé le patron de l'Otan, qui espère "conclure rapidement" cette intégration.
La demande a été déposée officiellement : la Finlande et la Suède ont soumis, ce mercredi 18 mai au matin, leurs demandes d'adhésion à l'Otan à Bruxelles, en Belgique, quittant ainsi des décennies de non-alignement militaire pour espérer se placer sous ce parapluie face à une Russie capable d'envahir militairement l'un de ses voisins, comme elle l'a fait en Ukraine. "C'est un moment historique à un moment critique pour notre sécurité", a déclaré le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, qui a reçu les demandes d'adhésion présentées par les ambassadeurs de deux pays. "Nous espérons conclure rapidement" le processus, a-t-il ajouté.
Mardi, le Parlement finlandais a ouvert par un vote massif la voie à cette candidature, dans la foulée de l'annonce officielle, la veille, par la Suède, de la sienne. "Je suis heureuse que nous ayons pris le même chemin et que nous puissions le faire ensemble", a déclaré mardi la Première ministre suédoise, Magdalena Andersson, au côté du président finlandais Sauli Niinistö, en visite d'État à Stockholm. Le duo nordique se rendra jeudi à Washington pour rencontrer le président américain, Joe Biden, a annoncé la Maison Blanche.
Alors que Vladimir Poutine a semblé mettre la sourdine, lundi, sur les menaces russes de représailles à une adhésion suédo-finlandaise, le principal obstacle semble désormais venir de l'intérieur de l'Alliance. La Turquie, dont la ratification est impérative, comme celle de chacun des 30 membres de l'Otan, a réaffirmé lundi son hostilité à l'entrée de la Suède et de la Finlande, à qui elle reproche notamment de ne pas approuver ses demandes d'extradition des personnes qu'elle accuse d'être membres d'"organisations terroristes" comme le PKK kurde.
Malgré ces querelles, le président finlandais s'est dit "optimiste" sur le fait d'obtenir le soutien de la Turquie, "à l'aide de discussions constructives", tandis que la Première ministre suédoise assure que Stockholm "est engagé dans le combat contre toutes les formes de terrorisme".