VIDÉO - États-Unis : l'effrayant business des armes pour enfants

Léa Tintillier | Reportage TF1 Axel Monnier, Matthieu Derrien, Julie Asher
Publié le 6 juin 2022 à 9h43

Source : TF1 Info

Chaque jour, aux États-Unis, 32 enfants sont blessés par balle et huit sont tués.
Le plus souvent par d’autres enfants, par accident ou dans des tueries dans les écoles.
Mais tous ces drames n’empêchent pas les parents d’offrir des armes à leurs enfants.

C’est un si gros évènement dans la vie de certaines familles américaines qu’il faut le filmer, l’immortaliser : la première arme offerte à un enfant pour Noël ou son anniversaire, parfois très tôt. Aux États-Unis, en fonction des États, il est impossible d’acheter une arme pour les moins de 18 ou 21 ans. Mais en posséder une est une autre affaire. Là, il n’y a... pas de réglementation. 

Dans les allées d’une foire aux armes où se rend TF1 dans le reportage en tête de cet article, des passagers de tous âges et de toutes catégories socio-professionnelles, dont beaucoup de parents venus avec leurs enfants. "Je ne vais pas acheter une arme pour mon petit garçon, il est trop jeune évidemment mais pour mes filles de sept et huit ans, oui. Elles en ont déjà à la maison, calibre 22, parfait pour les enfants", affirme un père de famille. "Il adore les armes et quand il aime quelque chose, je l’encourage dans cette voie", soutient un autre. 

Il faut dire que les plus jeunes ne sont pas oubliés par les exposants. Un stand propose de nombreuses armes factices. Juste en face, un autre vendeur dispose aussi d’un coin réservé aux enfants. Mais attention à ne pas confondre. Cette fois, malgré les couleurs vives, ce ne sont pas des jouets mais des armes bien réelles. "Ce fusil est en plastique. C’est plus léger que du bois", explique le vendeur. Cette arme coûte 150 euros. "On le vend bien mais il y a d’autres entreprises sur ce marché", poursuit le vendeur. 

"Ils ont suivi des cours pour connaître les règles de sécurité"

Sam et Max ont treize et dix ans et ces armes colorées ne les intéressent pas. Ils possèdent déjà plusieurs fusils chacun. "J’en ai cinq ou six", dit Sam. Et une connaissance encyclopédique des armes à feu. "Celle-là, je l’ai, montre-t-il dans la vidéo du 20H. C’est une Kalachnikov. Elle est très lourde mais ça atténue bien le recul", explique-t-il. 

Depuis l’âge de sept ans, les deux garçons pratiquent le tir avec leur père. "Ils ont suivi des cours dans un stand de tir pour connaître les règles de sécurité. Souvent, quand vous entendez parler de ces enfants blessés par armes, c’est parce qu’on ne les a pas éduqués à ça. Alors dès qu’ils en ont l’occasion, ils essaient de jouer avec", déclare-t-il. 

Près de 400 drames rien qu’en 2021

Tous les parents rencontrés à la foire assurent enseigner et répéter inlassablement les règles de sécurité à leurs enfants et tenir leurs armes dans des placards fermés à double tour. Pourtant, aux États-Unis, en 2021, près de 400 drames ont impliqué des enfants qui ont tiré accidentellement, avec un bilan effroyable de 163 personnes décédées et 248 personnes blessées. 

Et puis il y a aussi tous ces mineurs, victimes de tueries de masse dans les écoles ou simplement de balles perdues. C’est ainsi qu’une mère de famille, rencontrée par le 20H a perdu son fils. Peyton, huit ans, jouait devant la maison quand il a été abattu par des tirs de gangsters. "Il était au mauvais endroit, au mauvais moment. J’ai encore du mal à y croire mais je vais m’engager dans ce combat auprès des autres parents", témoigne cette maman. 

À défaut d’obtenir un accès plus contrôlé aux armes, de nombreuses associations tentent de faire de la prévention. Un combat qui semble dérisoire, dans un pays ou chaque jour, 32 enfants sont blessés par des armes et huit tués par balle. Ce dimanche, des tireurs ont ouvert le feu en pleine rue, à Philadelphie, faisant huit morts et onze blessés. 


Léa Tintillier | Reportage TF1 Axel Monnier, Matthieu Derrien, Julie Asher

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