SAUVETAGE - Le porte-conteneurs géant Ever Given bloque depuis mardi l’accès au canal de Suez, provoquant un gigantesque embouteillage. Les opérations se poursuivent ce dimanche pour déloger le cargo, avec l'espoir d'une sortie de crise en début de semaine prochaine.
Après l’échec de vendredi, une nouvelle tentative est en cours pour tenter de remettre à flot l’Ever Given. Le mastodonte, d’une longueur de 400 mètres pour un poids de plus de 220.000 tonnes, bloque toujours ce dimanche l’accès au canal de Suez, l'une des voies navigables les plus fréquentées du monde.
Six jours après son échouement, et malgré les efforts phénoménaux déployés, le porte-conteneurs géant est toujours coincé en travers. Quatorze remorqueurs, épaulés par des engins de chantier sur la berge, sont désormais à pied d’œuvre pour désensabler le cargo au plus vite.
À quand un retour à la normale ?
La situation pourrait se débloquer, dans le meilleur scénario, en début de semaine prochaine. Samedi, le navire a "bougé de 30 degrés sur la droite et la gauche" pour la première fois, un "bon indicateur" de l'évolution des efforts pour dégager le navire, indique l'Autorité égyptienne du canal de Suez (SCA) dans un communiqué. La tâche n'en est pas moins titanesque : il faudrait ainsi retirer de 15.000 à 20.000 mètres cubes de sable et atteindre une profondeur de 12 à 16 mètres pour remettre en circulation le navire, ont indiqué les autorités égyptiennes.
Une marée haute avec un important coefficient prévu ce dimanche soir pourrait toutefois faciliter la remise à flot du navire, estime Plamen Natzkoff, expert chez le spécialiste des marchés maritimes VesselsValue. Mais "s'ils ne parviennent pas à le débloquer lors de cette marée haute, la prochaine n'aura pas lieu avant deux semaines", met en garde cet expert. En cas d'échec lors de cette nouvelle tentative, les équipes n'auront pas d'autre choix que d'alléger le navire en procédant à l'enlèvement de conteneurs. Une option qui aurait pour conséquence un très grand retard pour la reprise du trafic.
Les pertes se chiffrent en milliards d'euros
L'opération, titanesque, est à la mesure des pertes phénoménales qu’entraîne cet incident, alors que plus de 300 bateaux sont actuellement coincés aux deux extrémités du canal. Sur cet axe stratégique – trait d’union entre l’Europe et l’Asie – transite pas moins de 8,1 milliards d'euros de marchandises chaque jour, selon la revue spécialisée Lloyd's list. Un coût pur le commerce mondial que l'assureur Allianz évalue pour sa part à "4 à 8 milliards d'euros" par jour. De fait, à chaque heure qui passe, le manque à gagner pour l’économie mondiale se chiffre en centaines de millions d’euros.
Alors qu'en temps normal, plus de cinquante navires empruntent cette voie maritime chaque jour, le coût pour l'économie de l'Égypte s'élève à plus de 10 millions d’euros pour chaque jour de fermeture du canal. Avec le risque, en cas de retard dans la reprise du trafic, de voir les cargos en attente changer d'itinéraire les uns après les autres. Afin d'atténuer les pertes, le géant du transport maritime Maersk et l'allemand Hapag-Lloyd ont déjà fait savoir qu'ils envisageaient de dérouter leurs navires pour passer par le Cap de Bonne-Espérance, un détour de 9000 kilomètres autour du continent africain.
Une ONG s'inquiète du sort des animaux
Le blocage du canal entraîne d'importants retards non seulement dans les livraisons de pétrole mais aussi des pièces automobiles, de l'électroménager, des vêtements ou encore des composants électroniques notamment. L’organisation Animals International s'alarme pour sa part du sort de 130.000 bêtes qui, selon elle, sont en danger de mort. Onze cargos partis de Roumanie et transportant du bétail vivant font en effet route en direction du Canal de Suez et risquent donc d'être bloqués à leur arrivée.
"Si les animaux manquent d’eau et de nourriture, ils commenceront à se pousser les uns les autres et périront tous", a déclaré le responsable de l’ONG en Europe, Gabriel Paun, dans un communiqué. L'Organisation appelle la Roumanie à "suspendre immédiatement les exportations d’animaux vivants pour privilégier le commerce de viande". Ces craintes font écho au tragique naufrage d’un cargo en mer Noire en 2019, peu après son départ du port de Midia en Roumanie. Sur les 14.600 moutons à bord, seuls 180 avaient pu être sauvés.
Une erreur humaine à l'origine de l'incident ?
Alors que des vents violents combinés à une tempête de sable avaient d'abord été pointés du doigt pour expliquer l'échouement, le chef dela SCA, Ossama Rabie, a affirmé que les conditions météorologiques n'étaient pas la seule raison de l'incident. "D'autres erreurs, humaine ou technique, ont aussi pu entrer en jeu", a déclaré samedi le responsable, lors d'une conférence de presse à Suez en Égypte.
Dans tous les cas, les responsabilités pourraient être difficiles à établir, comme le notait ce vendredi Laleh Khalili, professeure à l'université Queen Mary de Londres, dans les colonnes du Washington Post. Le fait que "la propriété et l'exploitation (du bateau) soient séparées entre plusieurs compétences juridiques et frontières nationales" rend difficile la désignation de responsables, estime le spécialiste. La bataille juridique s'annonce corsée.
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