Les très mauvaises conditions météo en Méditerranée ont fait cesser l'afflux de migrants vers Lampedusa.Sur l'île italienne, les ONG restent toutefois prêtes à de nouvelles arrivées.
Après avoir connu un afflux considérable de migrants, environ 7000 en l'espace d'une semaine, l'île italienne de Lampedusa connaît désormais une forme de retour au calme. "Après l'urgence de ces derniers jours, le hotspot a recommencé à se vider", observe le média Sky. "Toutes les personnes hébergées dans le centre d'accueil [...] ont été transférées", notamment les quelque 101 mineurs non accompagnés qui restaient encore sur place. Mardi soir, ils ont embarqué à bord d'un ferry à destination de Porto Empedocle, sur la côte sud de la Sicile.
La météo stoppe temporairement les traversées
Depuis quelques jours, les flux d'embarcations de fortune se sont taris au large de Lampedusa. "Aucune arrivée n'est prévue ni aujourd'hui ni dans les prochains jours", prévoyait d'ailleurs un représentant de la Croix-Rouge italienne, interrogé par la presse. "La mer est mauvaise", ajoutait-il, un contexte peu propice à des traversées de la Méditerranée et qui s'accompagne de mauvaises conditions météorologiques en Tunisie et en Libye.
Ce retour au calme pourrait toutefois ne constituer qu'un répit. Les ONG anticipent d'ores et déjà de futures arrivées, en raison notamment du "beau temps qui pourrait favoriser l’arrivée d’autres personnes", glisse la porte-parole de la Croix-Rouge italienne. "Nous nous y préparons, en nous équipant notamment de kits (de premier secours) et de nourritures supplémentaires, de façon à ne pas nous trouver pris au dépourvu", a-t-elle confié à l'AFP.
La télévision italienne indique qu'à la faveur d'une météo qui s'améliore en ce milieu de semaine, "les patrouilleurs des garde-côtes et de la police douanière ont repris leurs patrouilles le long des côtes". Mardi, une demande d'aide en provenance d'un navire en détresse a été réceptionnée par les membres d'Alarm Phone. Ce collectif humanitaire, qui met à disposition une "hotline" accessible 24 heures sur 24, a été alerté sur la situation d'un bateau de pêche en détresse. Parti de Libye, il compte pas moins de 145 personnes à son bord. "Ils ont dit qu'ils avaient eu des problèmes de moteur avant que nous perdions le contact avec eux. Ils sont très inquiets", a confié un responsable de l'ONG.
Du côté des autorités italiennes, on redoute également que le cycle des arrivées reprennent à Lampedusa. Lors de l'Assemblée générale des Nations unies, la semaine passée, Giorgia Meloni a ainsi évoqué le sujet, incitant les États membres à ne pas "détourner le regard". Il est, selon elle, nécessaire de repenser l'attitude des pays occidentaux à l'égard de leurs homologues africains. L'Afrique a en effet "souvent été et est toujours un continent exploité", a assuré la présidente du Conseil. Elle a fustigé les "interventions des nations étrangères", décrites comme "peu respectueuses des réalités locales" et une attitude qui a pu se révéler "prédatrice, voire paternaliste" à l'encontre des peuples.