Le lanceur d'alerte Julian Assange ne pourra pas demander l'asile à la France

par T.A. avec AFP
Publié le 6 septembre 2023 à 12h16

Source : JT 20h Semaine

Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange ne pourra pas déposer une demande d'asile en France, a tranché la justice ce mercredi.
Le lanceur d'alerte espérait pouvoir trouver refuge en France pour éviter une extradition vers les États-Unis.
Outre-Atlantique, il risque 175 ans de prison pour avoir fait fuiter 700.000 documents confidentiels américains.

Julian Assange ne pourra pas demander l'asile en France. Le lanceur d'alerte australien, emprisonné au Royaume-Uni depuis quatre ans, espérait s'exiler en France pour éviter – ou du moins retarder – une extradition vers les États-Unis, où il risque 175 ans de prison pour espionnage. Le fondateur de WikiLeaks avait fait fuiter à partir de 2010 environ 700.000 documents confidentiels américains sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. 

En mars, l'association Robin des Lois avait fait assigner l’État français pour le contraindre à "mettre en place toutes les mesures nécessaires pour permettre à Julian Assange d'enregistrer au guichet unique sa demande d’asile politique" depuis le Royaume-Uni. Or, le tribunal de Créteil a tranché ce mercredi : une telle "exception" au droit français, qui exige "la présence de l'individu requérant sur le territoire national ou de l'Union Européenne" pour demander l'asile, ne pourra pas avoir être accordée par la France.

Une saga judiciaire longue de plus de dix ans

Julian Assange, 52 ans, vit reclus ou emprisonné depuis plus de dix ans après avoir divulgué ces centaines de milliers de documents confidentiels. Entre 2012 et 2019, il se réfugie à l'ambassade d'Équateur à Londres. Il est finalement arrêté par la police londonienne, avant d'être transféré à la prison de haute sécurité de Belmarsh, non loin de la capitale britannique. En juin dernier, le gouvernement de Rishi Sunak a accepté son extradition vers les États-Unis, mais Julian Assange a fait appel de cette décision. 

En France, l'association Robin des Lois ne fera pas appel de la décision de justice. Mais l'avocat de la structure, Me Emmanuel Ludot, a néanmoins appelé le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, ancien avocat de Julian Assange, à "s'emparer enfin de ce dossier". En juin, plusieurs dizaines de députés de gauche avaient signé un texte dénonçant un "acharnement judiciaire impitoyable" contre le lanceur d'alerte. "Plus que jamais, la France doit accueillir Julian Assange", réclamaient alors ces parlementaires.


T.A. avec AFP

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