TENSIONS – Lors d’une très longue conférence de presse, ce jeudi 23 décembre, le président russe est revenu sur le risque d’un conflit armé en Europe à la frontière russo-ukrainienne.
La crise fait trembler l’équilibre sécuritaire européen datant de la Guerre froide. Vladimir Poutine s’est exprimé sur les tensions ravivées avec l’Ukraine lors de sa traditionnelle conférence de presse de fin d’année, qui s’est tenue ce jeudi 23 décembre pendant près de quatre heures. Plus de 100.000 soldats russes seraient déployés à la frontière, un nombre qui fait craindre une prochaine invasion du voisin russe, sur laquelle il a été interrogé.
"Les États-Unis se trouvent à nos portes avec des missiles (…) Comment les Américains réagiraient si on déployait nos missiles à leurs frontières avec le Canada ou le Mexique ? C’est une question de sécurité et vous connaissez nos lignes rouges", a répondu le président russe, cité par The Guardian et CNN. Tout en assurant "ne pas vouloir d’action militaire".
J’ai l’impression qu’on vit sur des planètes différentes parfois
Vladimir Poutine
Vladimir Poutine explique que si les forces sont de plus en plus nombreuses sur cette zone, c’est parce que les Occidentaux ont, eux aussi, avancé leurs pions. "Il ne doit y avoir aucune avancée de l'Otan vers l'est, la balle est dans leur camp. Ils doivent nous répondre", a-t-il déclaré. Et d’ajouter, cité par CNN : "J’ai l’impression qu’on vit sur des planètes différentes parfois". Le président russe accuse l’Otan de les avoir "trompés". "Ils ont dit qu’ils ne s’élargiraient pas, mais ils l’ont fait", a-t-il déclaré, parlant "de cinq vagues d’expansion". "Maintenant, ils sont en Roumanie et en Pologne, avec des systèmes d’armement", a-t-il souligné.
Washington se dit prêt à "engager un dialogue diplomatique"
À la suite de la conférence de presse, le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, et le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, ont assuré que "l'alliance (militaire) restait prête à avoir un dialogue constructif avec la Russie", selon un communiqué diffusé jeudi côté américain, après un entretien entre les deux hommes.
Un haut responsable de la Maison Blanche a, un peu plus tard dans la journée, confirmé que les États-Unis étaient prêts à "engager un dialogue diplomatique" avec la Russie "dès le début du mois de janvier", mais pas sans conditions. La Maison Blanche a toutefois fait savoir que ni la date ni le lieu d'une première rencontre n'avaient été fixés.
Réaction beaucoup plus virulente, côté britannique. La ministre des Affaires étrangères Liz Truss a condamné la "rhétorique agressive et incendiaire" du Kremlin à l'encontre de l'Ukraine et de l'Otan, tout en saluant la volonté de Moscou de s'engager dans des discussions. Elle a répété que "le renforcement des capacités militaires de la Russie à la frontière de l'Ukraine et en Crimée, annexée illégalement, était inacceptable".
En soirée, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a de nouveau appelé Moscou à la "désescalade" et au respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine. "Il a souligné que toute nouvelle agression militaire contre l'Ukraine aurait des conséquences massives et des coûts importants".
La Russie a présenté deux projets de traités pour bannir tout élargissement de l'Alliance atlantique, notamment à l'Ukraine, et mettre fin aux activités militaires occidentales à proximité des frontières russes. Selon Moscou, il s'agit du seul moyen de juguler l'escalade des tensions. Mardi, Vladimir Poutine avait menacé ses rivaux de "mesures militaires et techniques" si ses revendications n'étaient pas acceptées. Des discussions avec les États-Unis doivent démarrer l’an prochain à Genève pour désamorcer le conflit.
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