INTERNATIONAL - Des représentants de plus de 150 pays se réunissent lundi 10 décembre à Marrakech, au Maroc, pour approuver le Pacte mondial sur les migrations piloté par l'ONU. Un texte qui polarise les critiques des nationalistes et des anti-migrations.
Il déchaîne déjà les passions, et fait l'objet de nombreuses informations malveillantes. Le texte destiné à renforcer la coopération internationale pour une "migration sûre, ordonnée et régulière" sera adopté ce lundi matin non sans quelques remous, selon les informations diffusées par l'ONU à Marrakech. Une quinzaine de pays ont fait part de leur retrait ou du gel de leur décision.
Sans vote ni signature, la conférence intergouvernementale de Marrakech devait être une simple étape formelle du processus, avant un ultime vote de ratification le 19 décembre à l'Assemblée générale de l'ONU.
"Il est étonnant qu'il y ait eu autant de désinformation à propos de ce que le Pacte est et de ce qu'il dit (...), il ne crée aucun droit de migrer, il ne place aucune obligation sur les Etats", a martelé Louise Arbour, la représentante spéciale de l'ONU pour les migrations, dimanche soir au cours d'une conférence de presse à Marrakech.
Il ne crée aucun droit de migrer, il ne place aucune obligation sur les Etats.
Louise Arbour, représentante spéciale de l'ONU pour les migrations
Un pacte non contraignant
Non contraignant, le Pacte recense des principes - défense des droits de l'homme, des enfants, reconnaissance de la souveraineté nationale - et liste des propositions pour aider les pays à faire face aux migrations - échanges d'information et d'expertises, intégration des migrants. Il interdit les détentions arbitraires, n'autorisant les arrestations qu'en dernier recours.
Les défenseurs des droits de l'homme le trouvent insuffisant, notamment sur l'accès des migrants à l'aide humanitaire et aux services de base ou sur les droits des travailleurs migrants. Ses détracteurs le voient comme un encouragement à un flux migratoire incontrôlé.
Les Etats-Unis, qui s'étaient retirés de l'élaboration du texte en décembre 2017 en le jugeant contraire à la politique d'immigration du président Donald Trump, ont lancé vendredi une nouvelle salve contre le Pacte et contre toute
forme de "gouvernance mondiale".
"Les décisions sur la sécurité des frontières, sur qui est admis à résider légalement ou à obtenir la citoyenneté, figurent parmi les plus importantes décisions souveraines qu'un pays peut prendre", a fustigé la mission diplomatique américaine à l'ONU dans un communiqué.
Les Etats-Unis ont été particulièrement actifs au cours des derniers mois pour partager leur conception du Pacte avec plusieurs pays signataires, notamment en Europe, selon des diplomates de l'ONU. A ce stade, neuf pays se sont retirés du processus après avoir approuvé le texte le 13 juillet dernier à New York - Autriche, Australie, Chili, République tchèque, République dominicaine, Hongrie, Lettonie, Pologne et Slovaquie - et sept ont souhaité plus de consultations internes - Belgique, Bulgarie, Estonie, Israël, Italie, Slovénie et Suisse -, selon Louise Arbour.
A Ottawa, des échauffourées ont opposé samedi des groupes pro-immigration et des militants de droite opposés à l'adhésion au Pacte. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, lui, entend bien le signer: "Accueillir les gens venus du monde entier grâce à un système d'immigration rigoureux est ce qui a fait du Canada un pays fort, c'est quelque chose dont le monde a toujours davantage besoin", selon lui.
Macron, absent
Egalement favorable au texte, la chancelière allemande Angela Merkel est arrivée au Maroc dimanche. Les chefs des gouvernements espagnol, grec, danois, portugais et belge ont confirmé leur venue.
Mais la décision du Premier ministre belge Charles Michel de se rendre à Marrakech a fait exploser sa coalition gouvernementale avec les nationalistes flamands du N-VA, après plusieurs jours de bras de fer. Ce parti anti-immigration a tenu samedi un meeting à Bruxelles avec Marine Le Pen, patronne de l'extrême droite française, et Steve Bannon, ex-conseiller
de Donald Trump, pour dénoncer le Pacte, brandi comme épouvantail par les populistes à travers l'UE à l'approche des élections européennes en mai prochain.
Le président français Emmanuel Macron a décidé de déléguer à Marrakech le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères Jean-Baptiste Lemoyne, alors que le sujet suscite l'opposition de la droite, de l'extrême droite mais aussi de certains "gilets jaunes".
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