Le patron d'Uber présente ses excuses après avoir qualifié l'assassinat de Jamal Khashoggi d'"erreur"

Publié le 12 novembre 2019 à 8h42, mis à jour le 12 novembre 2019 à 8h53
Le patron d'Uber présente ses excuses après avoir qualifié l'assassinat de Jamal Khashoggi d'"erreur"

SCANDALE - Interrogé sur l'assassinat du journaliste saoudien, le patron d'Uber, Dara Khosrowshahi avait pris la défense de l'Arabie saoudite, cinquième actionnaire de la société de transport. Des déclarations ayant provoqué un tollé.

"J'ai eu tort d'appeler cela 'une erreur'". Le patron d'Uber, Dara Khosrowshahi, s'est excusé lundi 11 novembre après avoir déclaré dans un entretien accordé à Axios que le meurtre et le démembrement du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, dans lequel Ryad a reconnu sa responsabilité, était une "erreur". Un dérapage de plus pour l'entreprise au centre de multiples scandales (conditions de travail, agressions...), devenue au fil du temps l'une des plus détestées du monde.

Dara Khosrowshahi tente d'expliquer au gré de tweets : "Il ne peut y avoir de pardon ou d'oubli de ce qui est arrivé à Jamal Khashoggi (...) J'ai dit quelque chose sur le moment que je ne pense pas. Nos investisseurs connaissent mon point de vue depuis longtemps sur ce point et je suis désolé de n'avoir pas été aussi clair".

L'insoutenable légèreté des comparaisons

Des excuses superflues tant les propos restent énormes : "Je pense que le gouvernement (saoudien) a dit qu'il avait fait une erreur", avait déclaré Dara Khosrowshahi, avant de se lancer dans une comparaison hasardeuse. "C'est une erreur grave, mais nous aussi avons fait des erreurs, dans la conduite automatique (...) et nous nous remettons de cette erreur", a-t-il ajouté, faisant allusion à un incident dans lequel une voiture autonome d'Uber avait tué accidentellement une piétonne en mars 2018. 

Interloqué, le journaliste d'Axios a interpellé le PDG sur cette comparaison pour le moins douteuse entre un accident et un assassinat. "Je pense que les gens font des erreurs et cela ne veut pas dire qu'on ne peut jamais leur pardonner. Je pense qu'il ont pris ça sérieusement", a alors répondu l'entrepreneur, donnant sans doute au même moment des sueurs froides aux respon­sables de la commu­ni­ca­tion. 

Aux Etats-Unis, impossible de prendre pareil dérapage à la légère. Jamal Khashoggi collaborait au "Washington Post" et son assassinat dans des conditions atroces avait suscité des critiques sévères contre le pouvoir saoudien, y compris au Congrès. Difficile par ailleurs de ne pas voir le lien qu'Uber entretient avec l'Arabie saoudite, à travers son fonds d'investissement souverain : il s'agit du cinquième actionnaire du numéro un de la location de voitures avec chauffeur. Et le gouverneur du fonds, Yasir al-Rumayyan, siège à son conseil d'administration.


La rédaction de TF1info

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