FRAPPES - Le porte-avions français Charles-de-Gaulle a effectué dimanche en Méditerranée orientale d'ultimes entraînements avant d'engager ses chasseurs, peut-être dès lundi, contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie et Irak.
Le porte-avions Charles de Gaulle a appareillé mercredi du port de Toulon pour se rendre en Méditerranée orientale dans le cadre de l'offensive française contre Daech. A partir de lundi, soit dix jours après les attentats revendiqués par l'organisation terroriste qui ont fait 130 morts et 350 blessés à Paris, le porte-avions, avec ses 1 900 marins, pilotes et mécaniciens, sera "en zone d’opérations et en mesure de conduire des frappes", a annoncé le "pacha" (commandant) du bâtiment, Eric Malbrunot.
Les attentats ? "Bien sûr nous en parlons. (...) Loin de diminuer la détermination, ceux-ci l’ont renforcée, et avec le soutien en plus de tous les Français", a souligné l'amiral René-Jean Crignola, qui commande le groupe de bâtiments de guerre constitué autour du porte-avions. Dans la dernière ligne droite avant le début des opérations, les chasseurs-bombardiers embarqués (18 Rafale ainsi que huit Super Etendard) se sont exercés au catapultage depuis le pont d'envol et à l'appontage, une manœuvre particulièrement délicate.
La position exacte du porte-avions tenue secrète
"Ça reste un exercice de haut vol", a expliqué le capitaine de frégate Sébastien, depuis la passerelle du porte-avions (les militaires français ne dévoilent plus leur identité, à l'exception des hauts responsables, pour des raisons de sécurité, ndlr). Les deux appareils de guet Hawkeye embarqués sur le porte-avions ont aussi enchaîné les rotations pour surveiller l'espace aérien et maritime environnant.
La position exacte du porte-avions, parti mercredi de Toulon avec tout un groupe aéronaval de protection (dont des frégates et un sous-marin), n'est pas communiquée pour des raisons de sécurité. L'armée française va ainsi tripler sa capacité de frappes, les 26 chasseurs du porte-avions venant s'ajouter aux 12 appareils stationnés aux Emirats arabes unis (six Rafale) et en Jordanie (six Mirage 2000).
Les avions seront aussi beaucoup plus près du théâtre syrien, ce qui va leur permettre d'économiser de précieuses heures de vol. "Ça augmente encore l’efficacité du porte-avions", a souligné le capitaine de vaisseau Eric Malbrunot.
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