Le Royaume-Uni renonce à interdire les thérapies de conversion

C.A. avec AFP
Publié le 31 mars 2022 à 23h18
Le Royaume-Uni renonce à interdire les thérapies de conversion

Source : Stavrialena Gontzou

Le gouvernement a annoncé ce jeudi renoncer à interdire les thérapies de conversion.
Il s'était pourtant engagé en octobre à créer une infraction pénale pour lutter contre ces pratiques.
Londres justifie son choix par "des circonstances sans précédent".

Marche arrière à Londres. Le gouvernement britannique a renoncé ce jeudi à interdire les thérapies de conversion, qui prétendent modifier l'orientation sexuelle ou l'identité de genre d'une personne au prix parfois d'effroyables souffrances. Londres avait annoncé en octobre vouloir créer une infraction pénale pour lutter contre ces pratiques pour les mineurs et les adultes non consentants.

Il y a un besoin urgent de rationaliser notre programme législatif.

Le gouvernement britannique

Les ministres étudient finalement des mesures "non législatives" pour lutter contre ces thérapies, a indiqué un porte-parole du gouvernement jeudi, confirmant une information de la chaîne ITV. "Compte tenu des circonstances sans précédent et des pressions majeures sur le coût de la vie et la crise en Ukraine, il y a un besoin urgent de rationaliser notre programme législatif", justifie le gouvernement dans un document auquel ITV a eu accès. 

Le projet prévoyait de punir d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à cinq ans de telles pratiques envers les moins de 18 ans en toutes circonstances et envers les adultes qui n'auraient pas librement consenti à y participer ou n'auraient pas été pleinement informés de leurs conséquences potentielles.

2% des personnes LGBT+ ont déjà subi une thérapie de conversion au Royaume-Uni

"Comment pouvons-nous faire confiance aux gens au pouvoir quand ils renoncent à toute promesse faite et ne semblent pas comprendre le mal auquel tant de personnes sont confrontées", a réagi sur Twitter Jayne Ozanne, lesbienne et éminente figure de l'Église anglicane qui milite depuis 2015 contre ces thérapies. "Ce n'est pas juste un énième demi-tour de la part des Tories, mais un feu vert donné pour une forme de torture au Royaume-Uni. C'est une trahison pour la communauté LGBT+", a réagi le parti LibDems. "Un gouvernement qui pense que les thérapies de conversion sont acceptables au XXIe siècle n'est pas un soutien de la communauté LGBT+", a réagi de son côté la députée travailliste Anneliese Dodds.

Selon les chiffres du gouvernement, 5% des personnes LGBT+ se sont vu proposer une thérapie de conversion au Royaume-Uni, et 2% l'ont subie. Des chiffres pas représentatifs selon les associations.

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En France, députés et sénateurs se sont mis d'accord en octobre sur la rédaction commune d'une proposition de loi pour confondre plus facilement les auteurs des thérapies de conversion. Ceux qui les pratiqueront pourront être punis de deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende, des peines pouvant grimper à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende en cas de circonstances aggravantes.

Les thérapies de conversion sont déjà punissables via un grand nombre d'infractions - abus de faiblesse, harcèlement, discrimination, propos homophobes, etc. - mais celles-ci sont parfois "difficiles à appréhender", selon le groupe LaREM à l'Assemblée.


C.A. avec AFP

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