Légion d'honneur à un prince saoudien : la décoration de François Hollande ne passe (toujours) pas

Publié le 7 mars 2016 à 17h12
Légion d'honneur à un prince saoudien : la décoration de François Hollande ne passe (toujours) pas

COMPROMISSION - Pour beaucoup, c'est le geste diplomatique de trop. Alors que François Hollande a décoré un prince saoudien de la Légion d'honneur, la polémique ne cesse d'enfler dans la classe politique hexagonale, et même au-delà.

Ce qui devait rester une cérémonie discrète se transforme en tempête pour François Hollande. Le président de la République, qui a décoré en catimini le prince Mohammed bin Nayef bin Abdelaziz Al Saoud à l'Elysée, fait face, depuis vendredi, à une volée de critiques venues de tous côtés.

Ayrault ne convainc pas

Des critiques que Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères, a eu bien du mal à contrer. Au micro de France Inter, l'ancien Premier ministre s'est essayé à quelques explications. Selon lui, le rôle de l'Arabie Saoudite dans le processus de paix en Syrie justifie cette décoration, parlant ainsi de "tradition diplomatique".

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Pas franchement de quoi faire taire les critiques, qui pleuvent depuis ce week-end et qui se sont poursuivies ce lundi. De nombreux internautes ont ainsi noté le grand écart effectué par François Hollande entre les positions féministes affichées dans Elle et les terribles conditions de vie des femmes saoudiennes.

Certaines critiques sont venues du propre camp de François Hollande. Ainsi Gérard Bapt, député PS de Toulouse, a exprimé sa "stupeur". Le député socialistes a déclaré que ses pensées allaient "au blogueur Raif Badawi ainsi qu’aux condamnés pour athéisme en Arabie."

Et Raif Badawi dans tout ça ?

A l'instar de Gérard Bapt, de nombreuses personnes ont rappelé le cas de Raif Badawi pour condamner la remise de cette décoration au prince héritier saoudien. Car lorsque François Hollande décore le prince, l'Union Européenne remet le prix Sakharov pour la liberté de l'esprit à Raif Badawi, blogueur saoudien emprisonné depuis 2012 dans son pays.

Accusé d'apostasie et de trahison, Raif Badawi, militant pour la libéralisation morale de l'Arabie Saoudite, avait été condamné à 1.000 coups de fouet et 10 ans de réclusion. Une condamnation que certains n'ont pas oubliée, à l'heure où l'Arabie Saoudite est reçue en grande pompe à l'Elysée.

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La rédaction de TF1info

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