CRUAUTE ENVERS LES ANIMAUX - C'est un grand pas pour la cause animale. Le plus grand producteur américain d'oeufs a annoncé mettre un terme au broyage des poussins mâles. Une victoire pour les associations de défense des animaux. Mais la technique, déjà fonctionnelle, ne sera appliquée qu'en 2020.
Fini le broyage des poussins outre-Atlantique. Les Etats-Unis ont annoncé la fin de cette pratique controversée dans l'élevage de poules pondeuses. Plus précisément, c'est la coopérative agricole United Egg Producers, qui regroupe 95% des producteurs d'œufs du pays, qui a annoncé y mettre un terme, rapporte l'AFP. L'entreprise a annoncé ce jeudi qu'elle allait en finir avec le broyage des poussins mâles. Mais il faudra attendre 2020 pour que cette pratique disparaisse complètement.
MONUMENTAL: After exclusive conversations w/ @TheHumaneLeague , United Egg Producers has agreed to END chick culling. https://t.co/ke9dvsKPPo — The Humane League (@TheHumaneLeague) June 9, 2016
Pour la Humane League , association de défense des animaux qui milite depuis des années pour la disparition de cette méthode, c'est une victoire. "Avec cette engagement, il devient évident que la suppression des poussins ne sera bientôt qu'un lointain souvenir sur le sol américain".
Identifier le sexe des embryons avant l'éclosion
Les poussins mâles, ne pondant pas d'œufs et n'ayant pas les mêmes caractéristiques que les poulets élevés pour leur chair, sont triés dès leur naissance et jetés dans des broyeuses. Si la méthode est légale et utilisée dans de nombreux pays, comme la France, elle est particulièrement choquante.
Les Etats-Unis vont ainsi s'inspirer des recherches effectuées en Allemagne où un laboratoire développe une technique permettant d'identifier le sexe des embryons présents dans les œufs avant l’éclosion. La technique repose sur la spectroscopie, c'est-à-dire l'analyse du spectre lumineux des vaisseaux sanguins des embryons. Un laser creuse un sillon circulaire au sommet de l'œuf, qui permet, en soulevant la coquille, de faire un trou.
L'œuf est ensuite déposé dans un caisson noir, un spectromètre. Sur un écran s'affiche le spectre des caractéristiques biochimiques du sang de l'embryon. Le procédé, rapide, permet d’arriver à un taux d'identification correcte de 95%. Si le poussin est mâle, l'œuf est jeté. L'œuf femelle est rebouché, à l'aide d'un simple sparadrap, et mis en couveuse.
Des poussins mis dans des sacs en plastique et étouffés
En Allemagne, le ministre de l'Agriculture a promis qu'à partir de 2017, les poussins mâles ne seraient plus broyés. La France n'est pas en avance sur le sujet. Début mars, un couvoir breton à Saint-Hernin, dans le Finistère, et son gérant ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Brest à une amende de 19.000 euros pour mauvais traitement envers des animaux. Une peine de six mois de prison avec sursis avait été requise.
EN SAVOIR + >> Un couvoir du Finistère et son gérant condamnés à 19.000 euros d'amende
A l'origine, une plainte avait été déposée par l'association de défense des animaux L214 suite à la publication d'une vidéo. Elle montrait, en caméra cachée, des poussins mis dans des sacs en plastique et étouffés, jetés vivants dans une benne à ordure et agonisant ou passant encore vivants dans un broyeur. Les images ci-dessous sont particulièrement choquantes.
L'association avait lancé une pétition , soutenue par de nombreux parlementaires, pour demander l'interdiction de "cette pratique cruelle", qui concerne 50 millions de poussins selon elle. Elle avait recueilli plus de 120.000 signatures. Au lendemain de la publication de la vidéo, la Direction générale de l'alimentation avait annoncé la remise à plat des normes du bien-être animal.
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