DIPLOMATIE - Le président Emmanuel Macron est arrivé lundi soir au Liban pour sa deuxième visite depuis l’explosion au port de Beyrouth le 4 août dernier.
"Ma position est toujours la même, celle de l'exigence sans ingérence" a affirmé Emmanuel Macron dès son arrivée à Beyrouth, ce lundi soir. Le président français est en visite au Liban pour deux jours afin de célébrer les 100 ans de la création du Grand Liban par le général Gouraud.
Le pays est plongé dans une profonde crise politique et économique depuis plusieurs mois. Mais la double explosion meurtrière du 4 août dernier, au port de Beyrouth, a intensifié la contestation dans le pays. Quelques heures après le drame, Emmanuel Macron demandait une "refondation d’un ordre politique nouveau" et appelait les dirigeants libanais à un "profond changement".
Libanais, vous êtes comme des frères pour les Français. Je vous en ai fait la promesse : je reviens à Beyrouth pour faire le point sur l'aide d'urgence et bâtir avec vous les conditions de la reconstruction et de la stabilité. — Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 31, 2020
Un appel qui a été entendu puisque le président libanais, Michel Aoun, a nommé ce lundi un nouveau Premier ministre et a annoncé souhaiter faire du Liban un "Etat laïc". Le soir même, à son arrivée au Liban, Emmanuel Macron a tenu à saluer ces annonces, "j'ai vu qu'un processus s'était enclenché ces dernières heures qui a permis de faire émerger une figure en tant que Premier ministre. Il ne m'appartient ni de l'approuver ni de l'adouber".
Il appelle le gouvernement libanais à mettre en place "un gouvernement de mission (...) au plus vite pour mettre en œuvre les réformes" tout en rappelant que sa "position est toujours la même, celle de l'exigence sans ingérence". En plus de célébrer le premier centenaire du Grand Liban, proclamé le 1er septembre 1920, Emmanuel Macron souhaite venir en aide au Liban pour sortir de cette crise politique. "Nous aurons demain l'occasion, pas simplement de commémorer, mais d'essayer d'en tirer toutes les leçons et de nous projeter vers l'avenir" a-t-il déclaré.
Un nouveau Premier ministre déjà contesté
Michel Aoun a choisi de nommer l’ambassadeur libanais en Allemagne, Moustapha Adib, comme nouveau Premier ministre. L'homme de 48 ans a alors annoncé que "l'heure est à l'action" et promet de former en un "temps record" une équipe d'"experts" qui mènera "rapidement les réformes" dont celles réclamées par la communauté internationale. Mais le choix de Moustapha Adib comme Premier ministre ne fait pas l’unanimité chez les Libanais. Emmanuel Macron est allé à leur rencontre après son arrivée dans la capitale libanaise. Des manifestants était présents pour l'occasion et scandaient "nous sommes un peuple libre" et "Moustapha Adib, non!". Ils dénoncent "un gouvernement de dépannage" fait "par ou avec les meurtriers" de l'explosion du 4 août dernier.
Emmanuel Macron, est accompagné du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian et du ministre des Solidarité et de la Santé, Oliver Véran. Il a rencontré la légende de la chanson arabe, la chanteuse Fairouz à qui il a remis la Légion d'honneur. "C'était très beau et très fort. Je lui ai dit tout ce qu'elle représentait pour moi, d'un Liban (...) aimé et rêvé", a confié Emmanuel Macron au micro d'une télévision locale, suite à cette rencontre. La première soirée du chef de l’Etat français au Liban s’est terminée par une rencontre avec l'ancien Premier ministre Saad Hariri à la résidence de l'ambassadeur français.
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