CRISE - L'explosion du port de Beyrouth était la catastrophe de trop pour les Libanais, qui ont enchaîné les manifestations pour réclamer le départ des dirigeants. Près d'une semaine plus tard, le Premier ministre Hassan Diab a annoncé lundi soir la démission de son gouvernement.
Le gouvernement de Hassan Diab n'a pas résisté à la colère des Libanais. Depuis l'explosion meurtrière sur le port de Beyrouth, l'ensemble de la classe politique du pays est tenue pour responsable. Dans un contexte où les autorités sont accusées de corruption, de négligence et d'incompétence depuis plusieurs années, la population n'a qu'une question : pourquoi l'énorme quantité de nitrate d'ammonium ayant provoqué la déflagration était entreposée au port, au beau milieu de la ville ?
Sans réponse, la rue réclamait des départs. Un vœu partiellement exaucé ce lundi avec la démission du gouvernement d'Hassan Diab.
Quatre démissions ont entraîné tout le monde
Samedi, le Premier ministre avait indiqué qu'il était prêt à conserver son poste pendant deux mois, jusqu'à l'organisation d'élections anticipées. Mais il sera finalement tombé avant. Dans la foulée des manifestations, quatre ministres ont démissionné les uns après les autres ce lundi. La ministre de la Justice Marie-Claude Najm, celle de l'Information Manal Abdel Samad, ceux de l'Environnement Damianos Kattar et des Finances Ghazi Wazni.
Fragilisé par ces départs en série au sein de son équipe, Hassan Diab s'est adressé dans la soirée à la Nation lors d'un discours télévisé pour annoncer la démission de l'intégralité de son gouvernement, nommé il y a seulement sept mois. Le Premier ministre, qui se présente comme indépendant, a rendu la classe politique traditionnelle responsable de ses échecs. "Cette catastrophe est due à une négligence chronique. (...) Le système corrompu est plus grand que le Liban", a-t-il notamment déclaré dans son discours. "Ce qui nous importe désormais c’est sauver le pays. Et face à cette situation, (...) j’annonce aujourd'hui la démission du gouvernement".
Si cette décision ravit sans aucun doute de nombreux Libanais, elle ne résout pas tout. Ces deux derniers jours, les manifestants criaient "tous veut dire tous", appelant au départ de la totalité des dirigeants. Des effigies de nombre d'entre eux ont été accrochées à des cordes de pendu lors des rassemblements. Parmi les plus décriés, le président Michel Aoun, ainsi que Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, mouvement armé qui contrôle le pays sans faire officiellement partie du gouvernement.
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