CONTESTATION - Alors que des dizaines de bateaux de pêche français n'ont toujours pas obtenu les licences qui leur permettront de travailler dans les eaux britanniques, le comité national des pêches maritimes a annoncé prévoir une journée d'action vendredi.
La situation s'envenime. Alors que Londres ne semble toujours pas prête à accéder aux demandes de Paris et à respecter sa part du contrat concernant les licences de pêche post-Brexit, le comité national des pêches maritimes a annoncé une journée d'action vendredi.
Les pêcheurs, qui la présentent comme "un coup de semonce", comptent bloquer les accès à trois ports de la Manche : Saint-Malo, Ouistreham et Calais. Sur terre, ils empêcheront également l'accès des camions de marchandises au terminal fret du tunnel sous la Manche pendant "quelques heures", a déclaré Gérard Romiti, le président du comité national lors d'une conférence de presse. "Nous ne voulons pas l'aumône, nous voulons seulement récupérer nos licences", a-t-il dit.
"Cela fait onze mois qu'on attend la bouche ouverte. La patience des professionnels a des limites. Nous espérons que ce coup de semonce sera entendu", a ajouté Gérard Romiti, n'excluant à l'avenir "aucune action". Ce mouvement est une réponse à l'attitude "provocatrice" et "humiliante" des Britanniques. "Cette question des licences est l'arbre qui cache la forêt : de sa résolution dépendront les relations avec le Royaume-Uni sur le long terme", a-t-il prévenu.
Mercredi, la Commission européenne a demandé à Londres de régler le contentieux post-Brexit sur les licences de pêche avec la France pour le 10 décembre. "Le commissaire Virginijus Sinkevicius (Environnement et pêche) s'est entretenu aujourd'hui avec le ministre (britannique) George Eustice et a insisté pour que les contentieux sur les licences de pêche soient conclus d'ici au 10/12/2021", a indiqué le porte-parole. "En ce qui concerne les navires de remplacement et les eaux de Guernesey, les travaux se poursuivent pour trouver une solution d'ici à la fin du mois", a-t-il précisé.
La France a récemment haussé le ton et demandé à la Commission d'être "plus active" pour régler ce contentieux. "L'espace de dialogue doit avoir une date limite et cette date limite la Commission doit la donner au Royaume-Uni", avait déclaré la ministre de la pêche Annick Girardin.
Plus de 150 licences manquantes
La France réclame plus de licences de pêche à Londres et à l'île anglo-normande de Jersey dans le cadre de l'accord post-Brexit signé fin 2020. Les pêcheurs européens peuvent continuer à travailler dans les eaux britanniques à condition de pouvoir prouver qu'ils y pêchaient auparavant. Mais Français et Britanniques se disputent sur la nature et l'ampleur des justificatifs à fournir.
Au total, depuis le 1er janvier 2021, la France a obtenu "plus de 960 licences" de pêches dans les eaux britanniques et des îles anglo-normandes, mais Paris réclame encore plus de 150 autorisations, selon le ministère français de la Mer. Londres estime de son côté avoir octroyé 98% des licences demandées.
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