Les tensions sur le marché du logement ont poussé les autorités new-yorkaises à légiférer.Les conditions pour louer son appartement sur Airbnb sont devenues drastiques.Une manière de pousser les propriétaires à privilégier des modes de location traditionnels.
Dans la presse américaine, certains articles sont affirmatifs : il s'agit, lit-on, de "la fin d'Airbnb à New York", ni plus ni moins. Le site de location est-il interdit dans la plus grande ville américaine ? Non, mais une nouvelle loi réduit désormais de manière drastique les conditions dans lesquelles il est possible de proposer son logement aux touristes de passage.
Louer moins de 30 jours devient très compliqué
La loi locale numéro 18, entrée en vigueur au début du mois, "est si stricte qu'elle ne limite pas seulement le fonctionnement d'Airbnb dans la ville", assure le site Wired. En pratique, "elle l'interdit presque entièrement pour de nombreux voyageurs et hôtes", puisque des règles drastiques s'appliquent pour toute location de moins de 30 jours.
Désormais, tous les hôtes qui proposent des locations à court terme à New York sont en effet tenus de s'inscrire auprès de la ville et de s'acquitter d'une taxe (145 dollars à verser tous les deux ans). Plus contraignant encore, seuls ceux qui vivent dans le logement qu'ils louent (et sont présents lorsque quelqu'un séjourne) peuvent s'enregistrer auprès des autorités. Oubliez aussi les familles nombreuses, puisque les hôtes ne peuvent recevoir que deux personnes simultanément, dans une chambre qui doit rester accessible. Cet enregistrement obligatoire auprès de la municipalité "introduit une procédure claire pour les hôtes qui respectent les lois de longue date de la ville et protège les voyageurs des hébergements illégaux et dangereux", estime un responsable new-yorkais. Et ce, "en mettant fin à la prolifération des locations illégales à court terme".
Du côté des plateformes de locations, on fait logiquement grise mine. Le directeur général et co-fondateur d'Airbnb Brian Chesky a ainsi affiché un certain pessimisme, estimant qu'il était improbable qu'une évolution de la législation plus favorable soit envisageable à court ou moyen terme dans la 1ʳᵉ ville américaine. "Je pense qu'il n'y aura pas de résolution à New York avant longtemps", a-t-il glissé, "c'était la première ville où nous avons été contestés (par les autorités) et ce sera peut-être la dernière où nous parviendrons à trouver une solution."
Jusqu'à présent, une législation était déjà en vigueur pour les locations de courte durée, mais l'absence d'enregistrement rendait les règles difficiles à appliquer. Ce n'est plus le cas en cette rentrée, puisque les plateformes sont tenues d'exiger des propriétaires le numéro officiel qui leur a été attribué par les autorités. Sans quoi une chambre ne peut être proposée moins de 30 jours à la location. On estime qu'environ 40.000 logements étaient proposés jusqu'à présent à New York, un volume amené à chuter drastiquement. Les amendes prévues pour location illégale devraient faire réfléchir les propriétaires qui songeraient à contourner la loi : les sanctions, dissuasives, oscillent en effet entre 1000 et 7500 dollars.