DIPLOMATIE - Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé lundi au boycott des produits français. Des propos inacceptables pour l'Allemagne et l'Italie.
Nouvelle poussée de fièvre entre Paris et Ankara. Sur fond de conflit ouvert sur le sort des musulmans de France et appels au boycott dans plusieurs pays du Moyen-Orient, Recep Tayyip Erdogan a appelé ce lundi 26 octobre les Turcs à boycotter les produits tricolores.
"Tout comme en France certains disent 'n'achetez pas les marques turques', je m'adresse d'ici à ma nation : surtout ne prêtez pas attention aux marques françaises, ne les achetez pas", a déclaré le président Erdogan dans un discours à Ankara. "Une campagne de lynchage semblable à celle contre les Juifs d'Europe avant la Deuxième Guerre mondiale est en train d'être menée contre les musulmans", a-t-il ajouté, accusant certains dirigeants européens de "fascisme" et de "nazisme".
Ankara dénonce un "assassinat monstrueux"
Accusée par Paris de rester silencieuse sur le meurtre de l'enseignant français, la présidence turque a fini toutefois lundi par dénoncer un "assassinat monstrueux" qui "ne peut aucunement être justifié". Il n'empêche : l'appel au boycott d'Ankara et les déclarations du weekend du président Erdogan sur la "santé mentale" de son homologue passent mal auprès de plusieurs chancelleries européennes. "Ce sont des déclarations diffamatoires qui ne sont absolument pas acceptables", particulièrement dans le contexte du "meurtre affreux du professeur français Samuel Paty par un fanatique islamique", a réagi Steffen Seibert, le porte-parole d'Angela Merkel.
"Les propos adressés par le président Erdogan au président Macron sont inacceptables", a aussi écrit le patron du gouvernement italien Giuseppe Conte en français sur son compte Twitter. De son côté, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a qualifié les propos de Recep Tayyip Erdogan d'"inacceptables". "Les Pays-Bas défendent résolument aux côtés de la France les valeurs communes de l'UE. Pour la liberté d'expression et contre l'extrémisme et le radicalisme", a-t-il tweeté.
Le dirigeant turc reproche à son homologue français Emmanuel Macron d'avoir assuré que la France continuerait de défendre les caricatures du prophète Mahomet, promesse prononcée lors de l'hommage national au professeur Samuel Paty, professeur décapité dans un attentat islamiste pour avoir montré ces dessins en classe.
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