ÉCO-MACRON ? - Comment l'allocution présidentielle après l'annonce du retrait américain de l'accord de Paris a-t-elle été reçue par les responsables écologistes ? Interrogés par LCI, certains sont partagés entre l'approbation du discours et le flou dans les actes.
Jeudi 1er juin, le président de la République se présente devant les micros de l'Elysée. Deux heures plus tôt, Donald Trump a annoncé sa décision de retirer les Etats-Unis de l'accord de Paris sur le réchauffement climatique. L'air grave, il "prend acte", "respecte cette décision souveraine". Mais aussitôt, annonce qu'il "la regrette" et ajoute à l'attention du président américain, qui a ouvert la porte à une renégociation des accords de Paris : "Rien n'est négociable dans les accords de Paris." Nouvelle phrase définitive quelque minute plus tard : "Il n'y a pas de plan B parce qu'il n'y a pas de planète B." Quelques minutes plus tard, le président reprend la parole, en anglais, cette fois, et détourne le slogan de campagne de Trump : "Make our planet great again".
"Make our planet great again", discours applaudi
Une gravité sur les problèmes écologiques dont l'absence lui avait été reprochée pendant la campagne présidentielle. Le candidat Macron s'était vu reprocher notamment de ne pas fixer comme objectif la sortie complète du nucléaire, une position peu tranchée sur l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes et ses positions passées sur le diesel. Benoît Hamon, qui portait haut les ambitions écologistes pendant la campagne, lui avait ainsi reproché d'être "tout sauf un écolo. Il a partie liée avec tous les lobbies possibles !" Aujourd'hui, l'exécutif annonce que "la France [va] mener ces combats qui impliquent l'humanité tout entière", va "redoubler d'efforts", "réviser à la hausse" les accords de Paris (Hulot).
Un coup de force dipomatique salué par les élus écologistes interviewés par LCI, Yannick Jadot le premier. Sur le plateau de LCI, l'ex-candidat à l'élection présidentielle a salué "le réengagement de trois pays européens majeurs autour de l'accord de Paris", ainsi que la prise d'intiative "à l'échelle française et européenne, parce que le plan européen n'est pas à la hauteur des enjeux." Même son de cloche chez David Belliard, conseiller de Paris EELV : "Il a eu une réaction très forte et il faut saluer sa double expression français/anglais. [...] Cela met la France à la tête des pays majeurs en matière de lutte contre le réchauffement climatique."
Candidate investie par la République en marche, l'ex-secrétaire d'Etat à la Biodiversité et à l'Agronomie Barbara Pompili se montre encore plus enthousiaste après l'intervention présidentielle : "C'est un discours extrêmement responsable. Il montre que nous, Français, savons prendre les choses en main quand on parle de réchauffement climatique." L'ancienne co-dirigeante du groupe écologiste à l'Assemblée nationale (elle a par la suite claqué la porte d'EELV) y voit aussi la preuve que, "de ce mal, on peut tirer quelque chose de bien".
Les paroles... et les actes
Mais derrière le discours, les futurs actes du Président Macron divisent. "Les mots ne suffiront pas. [...] J'aurais aimé des éléments plus percutants sur la fin des subventions données aux énergies fossiles", nuance Yannick Jadot, qui a appelé à ce que "la discussion sur les traités de libre-échange [soit] stoppée nette." Une question abordée par Emmanuel Macron pendant l'entre-deux-tours, alors que le futur Président s'était montré éminemment favorable au Tafta et au Ceta, du nom de ces traités critiqués pour leurs conséquences environnementales (y compris par Nicolas Hulot).
"Le réchauffement climatique ne relève pas que d'un rapport de force à l'international mais aussi de ce qu'on fait chez nous", abonde David Belliard, qui craint "le flou" dans les politiques publiques conduites sous le quinquennat Macron. "La question écologique, ce sont des investissements publics. Que Nicolas Hulot soit ministre de la Transition écologique, c'est très bien, mais si c'est pour lui donner d'une main la question écologique et donner de l'autre les questions budgétaires à des ministres de droite, ce n'est pas la peine." "Il faut sortir des logiques d'austérité", conclut Eva Joly.
Des politiques publiques symbolisées par l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dossier sur lequel l'exécutif s'en est remis à un médiateur : "Sur ce dossier, Emmanuel Macron botte en touche, regrette David Belliard. Le coût environnemental est énorme, donc il doit arrêter ce projet. Mais quoi que fasse le Président sur cette question, tout le monde est fasciné... Sur cette question comme celle de la sortie du nucléaire, la fermeture de Fessenheim, il y a un hiatus entre ce qu'il fait sur la scène nationale et ce qu'il dit à l'international." Un décalage que balaie Barbara Pompili : "Vous évoquez des on-dits qui ont été véhiculés par des opposants. Il suffit d'aller regarder son programme pour voir que ses propositions sur le nucléaire sont extrêmement claires et que ce qu'il dit est en totale adéquation avec son programme." Vérification faite, Emmanuel Macron a promis "la fermeture de Fesseinheim durant le quinquennat" et promis de ramener la part du nucléaire dans l'énergie nationale à 50% d'ici 2025... tout en veillant à se montrer "pragmatique" sur les délais.
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