Mais pourquoi le président brésilien a-t-il préféré se rendre chez le coiffeur plutôt que de rencontrer Jean-Yves Le Drian ?

par CASSANDRE AMOUROUX
Publié le 31 juillet 2019 à 15h21

Source : JT 13h WE

AGENDA CHARGÉ - En déplacement au Brésil, le Ministres des affaires étrangères n'a pas pu rencontrer Jair Bolsonaro. Ce dernier, avançant des "problèmes d'emploi du temps", a préféré se rendre chez le coiffeur. La rencontre devrait porter sur l'écologie, thème sur lequel le Brésil est très critiqué.

Il y a des rendez-vous plus importants que d'autres. Comme le rapporte Le Monde, Jair Bolsonaro a annulé sa rencontre avec le Jean Yves Le Diran, actuellement en tournée en Amérique latine, prétextant un problème d'emploi du temps. Au moment où la rencontre aurait dû se tenir, le président Brésilien a posté sur sa page Facebook une vidéo de lui... chez le coiffeur, entrain de se faire couper les cheveux. De quoi laisser le Ministre des affaires étrangères perplexe. 

"Le président commence à travailler à 4 heures du matin et termine à minuit. Il faut bien qu’il trouve le temps de se couper les cheveux entre 4 heures du matin et minuit", a affirmé un porte-parole du gouvernement en guise d’explication.

Il ne devra pas me manquer de respect
Jair Bolsonaro, président du Brésil, avant la rencontre initialement prévue

Quelques heures avant le rendez-vous manqué, le président d'extrême-droite évoquait un entretien avec "le premier ministre français, si je ne me trompe pas, pour traiter de problèmes tels que l’environnement (...) Il ne devra pas me manquer de respect. Il devra comprendre que le gouvernement au Brésil a changé. La soumission des précédents chefs d’Etat envers le premier monde n’existe plus". 

L'écologie, sujet sensible

Lors du G20 d'Osaka il y a quelques semaines, la France a fait pression sur le Brésil pour que la pays respecte son engagement sur la déforestation dans le cadre de l’accord de Paris. Une nécessité pour qu’Emmanuel Macron signe l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, dont le Brésil est membre.

Climato-sceptique notoire, le président brésilien considère que les critiques venant de l'étranger concernant la déforestation au Brésil portent atteinte à la souveraineté nationale. Par conséquent, la rencontre avec le ministre des affaires étrangères n'était pas vue d'un très bon œil.

Il y a quelques jours, le président du Brésil remettait en cause les chiffres de l'organisme public de référence, l'Institut National de recherches spatiales (INPE), basées sur des données recueillies par satellite. Il a déclaré devant la presse étrangère : "Si toute cette dévastation dont vous nous accusez était réelle, la forêt amazonienne aurait déjà été rayée de la carte".

Les données en question font état d'une augmentation de 88% de la déforestation au Brésil en 2019 par rapport à ce qui avait été recensé pour le même mois l'année dernière. 


CASSANDRE AMOUROUX

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