DIPLOMATIE - Dans une série de tweets incendiaires, Donald Trump a fait une référence historique douteuse ce mardi pour dire ce qu'il pense de la suggestion d'Emmanuel Macron de mettre en place une défense européenne. Et il ne s'est pas arrêté là.
Quelques jours seulement après avoir jugé "très insultante" l'idée d'Emmanuel Macron de créer une défense européenne, dans un tweet publié à peine arrivé en France, Donald Trump a remis une pièce dans la machine en critiquant à nouveau cette proposition présidentielle. Le tout, alors que les deux hommes prétendaient avoir dissipé les tensions en plein week-end de commémorations du centenaire de l'Armistice de la Première Guerre mondiale.
Défense européenne et Occupation
Tôt ce matin - aux Etats-Unis, en tout cas - le chef d'Etat américain a dégainé un tweet incendiaire à destination de son "bon ami" Emmanuel Macron. Qui dit ceci : "Emmanuel Macron suggère de construire sa propre armée pour protéger l'Europe contre les Etats-Unis, la Chine et la Russie. Mais c'était l'Allemagne pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale. Comment ça s'est passé pour la France ? Ils avaient commencé à apprendre l'allemand avant que les Etats-Unis n'interviennent. Payez pour l'Otan ou rien !"
Emmanuel Macron suggests building its own army to protect Europe against the U.S., China and Russia. But it was Germany in World Wars One & Two - How did that work out for France? They were starting to learn German in Paris before the U.S. came along. Pay for NATO or not! — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 13 novembre 2018
Ironie de l'histoire, Angela Merkel, la chancelière allemande ne s'est pas privé, quelques heures plus tard, de voler au secours d'Emmanuel Macron, dans un discours devant le Parlement européen. S'alignant sur la position de son voisin, elle a prôné la création "d'une véritable armée européenne" et d'un conseil de défense européen à présidence tournante.
Vin et tarifs douaniers
Le milliardaire ne s'est pas arrêté à cette première pichenette. Visiblement pas rassasié, Trump a sorti la boîte à gifles et enchaîné les jabs, cette fois éloignés de la question de la défense européenne. Reprenant l'antienne bien connue de l'injustice commerciale dont souffriraient les Etats-Unis vis-à-vis des autres pays, il a attaqué le commerce français sur... le vin. "La France fait de l'excellent vin, mais les Etats-Unis aussi. Le problème, c'est que la France rend très difficile le commerce de vin américain chez elle, avec des droits douaniers très élevés, là où les Etats-Unis rendent la vie facile pour la France avec des tarifs très petits. Pas juste, ça doit changer !" Une requête étonnante, étant établi que le prix du vin aux Etats-Unis est, de l'avis général, prohibitif, quand sa valeur d'achat moyenne s'établit autour de 4 euros le litre en France.
On Trade, France makes excellent wine, but so does the U.S. The problem is that France makes it very hard for the U.S. to sell its wines into France, and charges big Tariffs, whereas the U.S. makes it easy for French wines, and charges very small Tariffs. Not fair, must change! — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 13 novembre 2018
Chômage et cote de popularité
Il enchaîne ensuite avec un "coup bas" à l'attention de son homologue, dont il souligne le faible taux d'approbation. "26% de popularité, et 10% de chômage. Il essaie juste de changer de sujet [avec la question de la défense européenne, ndlr]." Et, dans une réponse indirecte aux critiques faites par Emmanuel Macron sur le nationalisme lors des commémorations, donne son avis sur la sociologie politique française : "Au fait, il n'y a pas un pays plus nationaliste que la France, ce sont des gens très fiers, et ils ont raison." Et de finir d'un tonitruant : "MAKE FRANCE GREAT AGAIN !"
The problem is that Emmanuel suffers from a very low Approval Rating in France, 26%, and an unemployment rate of almost 10%. He was just trying to get onto another subject. By the way, there is no country more Nationalist than France, very proud people-and rightfully so!........ — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 13 novembre 2018
......MAKE FRANCE GREAT AGAIN! — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 13 novembre 2018
L'auteur du détournement du slogan de Donald Trump "Make our planet great again", et qui avait revendiqué auprès de CNN ne pas "faire de diplomatie avec des tweets" appréciera, ou pas. En tout cas, ce déluge d'huile sur le feu réduit à peu de choses les efforts de l'Elysée pour faire du premier tweet une "confusion" dans la compréhension d'une interview d'Europe 1, jeudi 8 novembre, où le président Macron expliquait que l'Europe devait se "protéger de la Chine, de la Russie, et même des Etats-Unis", en référence au retrait américain des accords sur le nucléaire iranien, dont il avait jugé que "l'Europe" était "la victime principale"... et non pas pour se protéger militairement des Etats-Unis, comme l'a fait remarquer l'ambassadeur de France aux Etats-Unis.
For the sake of truth, Pres. @EmmanuelMacron didn’t say that EU needed an army “against the US”. It was an erroneous press report. — Gérard Araud (@GerardAraud) 13 novembre 2018
Les deux hommes avaient ignoré le sujet samedi 10 novembre à l'Elysée, rappelant leur accord de principe sur la nécessité que l'UE augmente sa participation au budget de l'Otan, et le château n'en a pas fait davantage, peu après. "Aucun commentaire", signifia officiellement le service presse à LCI, tandis qu'un proche conseiller com', sous anonymat, souhaitait insister sur la consistance de la relation entre les deux pays : "A travers les avanies, un lien existe. Au-delà des tweets, ce qui importe, c'est qu'ils se parlent plusieurs fois par semaine. Même si elle n'est pas toujours facile, la relation est continue."
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