DÉPART SURPRISE - L'ex-PDG de Renault-Nissan, inculpé pour de présumées malversations financières et assigné à résidence à Tokyo, a quitté le Japon et se trouve désormais à Beyrouth.
C’est un rebondissement qui, s'il est officiellement établi, a des allures de coup de théâtre. Selon des informations du quotidien Les Echos et de plusieurs titres de presse du Liban, ensuite confirmées à l’AFP par des responsables du pays, Carlos Ghosn a quitté Tokyo où il était assigné à résidence depuis le 25 avril dernier, après y être resté 129 jours en détention.
L'ex-PDG de Renault-Nissan, qui devait comparaître devant la justice japonaise en 2020, notamment pour malversations financières, "est arrivé dimanche à l'aéroport de Beyrouth", a ainsi indiqué une source sécuritaire libanaise à l’Agence France Presse, à qui un autre responsable du pays a confirmé cette information en ajoutant "que la manière dont il a quitté le Japon n'est pas claire". D'après le journal al-Joumhouriya qui a le premier révélé l'information, Carlos Ghosn a rejoint Beyrouth dans un avion en provenance de Turquie.
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Si elle se vérifie, "c’est une nouvelle absolument stupéfiante quand on sait le contrôle auquel il était astreint", a réagi lundi soir sur LCI Régis Arnaud, correspondant du Figaro à Tokyo et auteur du livre La Chute, les secrets de Carlos Ghosn. "S’il a réussi à rejoindre le Liban, c’est évidemment pour se soustraire à la justice japonaise en laquelle il avait peu confiance", a-t-il estimé (interview à retrouver dans la vidéo en tête de cet article).
Arrêté en novembre 2018 à son atterrissage à Tokyo, le patron déchu, qui possède les nationalités française, brésilienne et libanaise, est sous le coup de quatre inculpations au Japon. Il est soupçonné d'avoir omis de déclarer une grande partie de ses revenus aux autorités boursières entre 2010 et 2015.