SAHEL - Dénoncée par 15 pays occidentaux dont la France, la présence sur le sol malien de mercenaires affiliés au groupe russe Wagner a aujourd'hui démentie par Bamako.
En marge du retrait des forces engagées dans le cadre de l'opération Barkhane, une quinzaine de puissances occidentales parmi lesquelles la France ont déploré cette semaine l'implantation au Mali du groupe russe Wagner. La présence de ces controversés mercenaires, qui interviennent déjà en Ukraine, en Syrie, en Libye ainsi que dans plusieurs pays d'Afrique sub-saharienne était "condamnée fermement". Aujourd'hui pourtant, le gouvernement malien réfute ces affirmations et évoque des "rumeurs" infondées.
"Allégations sans fondement"
À travers un communiqué diffusé vendredi soir, le gouvernement du Mali a tenu à apporter "un démenti formel à ces allégations sans fondement", portant sur "un prétendu déploiement des éléments d'une société de sécurité privée au Mali". Les autorités exigent par ailleurs "que des preuves lui soient apportées par des sources indépendantes" de la présence du groupe Wagner, explique le texte.
Tout au plus les dirigeants maliens ont-ils reconnu la présence "au même titre que la mission européenne de formation (EUTM)", de "formateurs russes" dont la présence au Mali intervient "dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles des Forces de défense et de Sécurité nationales". Le communiqué des autorités se veut ferme : "Bamako", peut-on lire, demande à "être jugé sur des actes plutôt que sur des rumeurs et tient à rappeler que l'État malien n'est engagé que dans un partenariat d'État à État avec la Fédération de Russie, son partenaire historique".
Divergences
Plus tôt dans la semaine, une source gouvernementale française livrait toutefois des observations bien différentes. "On constate aujourd'hui sur place des rotations aériennes répétées avec des avions de transport militaire appartenant à l'armée russe, des installations sur l'aéroport de Bamako permettant l'accueil d'un chiffre significatif de mercenaires, des visites fréquentes de cadres de Wagner à Bamako et des activités de géologues russes connus pour leur proximité avec Wagner", notait-on côté français. Washington, pour sa part, avertissait le Mali et le mettait en garde contre des conséquences financières et une déstabilisation du pays si le gouvernement faisait le choix de s'octroyer les services du groupe Wagner.
Ce groupe, pour le moins controversé, est "plus qu'une société militaire privée [...], c'est une armée de l'ombre du Kremlin, c'est le faux-nez du Kremlin", soulignait cette semaine sur LCI Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur à l'Institut Thomas More, Ces mercenaires font partie d'une entité qui s'entraînerait, selon le chercheur, sur des "bases du GRU [service de
renseignement russe, ndlr], notamment à côté de Krasnodar, dans le sud de la Russie", et représentent un outil crucial pour la Russie. Et d'y voir "un moyen d'intervenir de manière discrète, si l'on peut dire, sur des territoires étrangers". Avec ce groupe Wagner, "Moscou s'ouvre la possibilité de nier tout engagement militaire russe si jamais les choses tournent mal ou si un certain nombre d'exactions sont commises", ajoutait l'expert.
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