Mali : junte militaire, expulsion de l'ambassadeur français... Que se passe-t-il entre Paris et Bamako ?

Publié le 1 février 2022 à 15h04, mis à jour le 1 février 2022 à 15h33
JT Perso
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Source : TF1 Info

Des colonels ont pris par la force en août 2020 la tête du Mali, avant un putsch en mai 2021.
Depuis, les relations avec Paris n'ont cessé de se dégrader.
Jusqu'à l'expulsion de l'ambassadeur de France.

Rien ne va plus entre Paris et Bamako. Les autorités maliennes ont décidé lundi d'expulser l'ambassadeur de France. Les Affaires étrangères françaises se sont contentées de "prendre note" d'une mesure qui, malgré tout, pose la question de l'engagement militaire français dans ce pays. Seule certitude : cette décision illustre l'instabilité qui règne actuellement dans ce partenaire de longue de la France. 

Retour sur une crise, déjà latente, qui s'est accélérée il y a moins d'un an.

Des militaires au pouvoir

Déjà plongé depuis 2012 dans une profonde crise sécuritaire et politique, le pays a vu sa situation se détériorer le 24 mai 2021 : ce jour-là, l'homme fort du pouvoir, le colonel Assimi Goïta, fait arrêter le président Bah Ndaw et son Premier ministre, Moctar Ouane. Avec ce coup d'État, les militaires renforcent leur présence derrière les rênes du pays. Assimi Goïta et d'autres colonels avaient en effet déjà renversé le président élu Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, avant d'installer des autorités de transition demeurées sous leur contrôle. Le 7 juin, le colonel Goïta est investi président de transition. Il nomme un Premier ministre civil, Choguel Kokalla Maïga, vétéran de la politique.

Le bras de fer entre Paris et Bamako

Depuis cette mainmise militaire, le torchon brûle entre les deux capitales. Dès mai 2020, Emmanuel Macron dénonce "un coup d'Etat dans le coup d'Etat inacceptable". Et si, en juillet 2021, Paris annonce reprendre des opérations conjointes avec les forces maliennes, suspendues après le putsch de mai, les relations ne vont cesser de se tendre au fil des mois. 

Le 25 septembre, le Premier ministre malien accuse la France d'un "abandon en plein vol" à cause de la réduction du dispositif antijihadiste Barkhane, justifiant la nécessité de "chercher d'autres partenaires". Le 30, Emmanuel Macron qualifie ces propos de "honte". France et ses alliés européens s'alarment aussi de l'appel fait, selon eux, par la junte aux mercenaires de la sulfureuse société de mercenaires russe Wagner, réputée proche du Kremlin. La junte persiste à démentir.

Le début des sanctions

Le 9 janvier 2022, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ferme ses frontières avec le Mali et met le pays sous embargo. Ces mesures sanctionnent notamment la promesse non tenue des colonels d'organiser le 27 février des élections présidentielles et législatives. Le 11 janvier, Emmanuel Macron déclare que la France et l'Union européenne soutiennent ces "sanctions inédites". Le 27 janvier, Jean-Yves Le Drian dénonce un comportement "irresponsable" de la junte, qui a demandé le retrait des forces danoises du Mali, et avertit qu'il va falloir en "tirer des conséquences".

Le 30, le patron de la diplomatie française estime en outre que les mercenaires de Wagner "se servent déjà en ce moment des ressources du pays en échange de la protection de la junte". Le 31 janvier, un nouveau palier est franchi : la télévision d'État malienne annonce que la junte a décidé d'expulser l'ambassadeur de France. La France "prend note" de l'expulsion de son ambassadeur, rappelant sa solidarité à l'égard de ses partenaires européens et son engagement à poursuivre la lutte antiterroriste.

Quelles conséquences pour l'aspect sécuritaire ?

Conséquence de cette volte-face au sommet du pouvoir, la France a entamé depuis six mois une réarticulation de son dispositif militaire au Mali, dans le cadre de l'opération Barkhane, en quittant ses trois bases les plus au nord. Ses effectifs, de plus de 5.000 militaires au Sahel l'été dernier, ont décru, avec l'objectif affiché de n'en garder que 2.500 à 3.000 d'ici à 2023. Un objectif remis en cause ces dernières heures : la France s'est donnée 15 jours pour envisager son avenir sur place. 


Thomas GUIEN

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