Mandela, l'héritage : vers une nouvelle bataille familiale ?

Publié le 3 février 2014 à 18h08
Mandela, l'héritage : vers une nouvelle bataille familiale ?

AFRIQUE DU SUD - Réconciliateur de la nation sud-africaine, Nelson Mandela laisse derrière lui une famille éclatée. Qui pourrait à nouveau se déchirer autour des 3 millions d'euros légués par le défunt, dont la distribution a été dévoilée lundi.

Trois millions d'euros. C'est le montant que laisse derrière lui Nelson Mandela. Près de deux mois après sa mort, le testament de l'ancien chef d'Etat a été lu lundi à sa famille, avant d'être transmis à la presse. Rédigé en 2004, et mis à jour en 2008, le document de 17 pages détaille précisément comment doit être redistribué le patrimoine du défunt. Ayant passé presqu'un tiers de sa vie en prison sous l'apartheid, Mandela a essentiellement tiré ses 46 millions de rands (monnaie sud-africaine) des revenus générés par ses livres ainsi que par différents projets à son nom.

A l'avenir, l'essentiel des royalties iront à la famille, via la fondation "Nelson Rohlilala Mandela Family Trust", qui hérite également de ses trois propriétés de Qunu (son village natal), Johannesburg et Mthatha. Entre 10 et 30% des revenus iront toutefois au parti de l'ex-chef d'Etat, l'ANC, auquel il demande d'en faire usage pour poursuivre son œuvre "pour la promotion des principes et des politiques de réconciliation entre les Sud-Africains". Le testament prévoit également différents legs aux écoles fréquentées par le jeune Nelson, afin qu’elles puissent offrir des bourses à leurs élèves. Enfin, neuf anciens collaborateurs, dont son ancienne secrétaire particulière Zelda la Grange, recevront 50.00 rands chacun (soit 3.300 euros).

La veuve de Mandela peut contester l'héritage

Reste à voir comment réagira la famille du prix Nobel de la paix. Plus de 30 enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants, issus de trois mariages. Selon le juge Dikgang Moseneke, la lecture du testament, bien que naturellement "chargée d'émotion", "s'est bien passée". Quelques "clarifications ont été demandées de temps à autre", mais personne n'a contesté le document. Pour autant, les antécédents familiaux laissent craindre de nouveaux règlements de compte...

Durant les mois précédent la mort du patriarche, la famille avait en effet commencé de se déchirer entre plusieurs clans. Notamment autour de la marque "Mandela", fructueuse, dont le testament ne semble pas trancher la propriété. L'un des clans a repris le titre de son autobiographie, "Long Walk to Freedom", pour en faire une ligne de vêtements, d'autres ont baptisé leur marque "46664", numéro de son matricule de prisonnier. A l'occasion du 90e anniversaire de Mandela, un vin étiqueté "House of Mandela" avait même été lancé. En 2012, deux filles du patriarche s'étaient déjà portées en justice pour évincer des proches de leur père de la direction d'un de ses fonds d’investissement, avant d'abandonner.

Mais lundi, c'est surtout vers la veuve du disparu que les regards se sont tournés en Afrique du Sud. Graça Machel, épousée en troisième noce quand il avait 80 ans, vivait avec lui sous le régime de la communauté de biens. En théorie, elle peut donc prétendre à la moitié de l'héritage, a reconnu le juge Dikgang Moseneke, cité par le site sud-africain News24 . Or le testament ne prévoit pour elle que les quatre propriété détenues au Mozambique, son pays d'origine. Elle a 90 jours pour contester le testament.


La rédaction de TF1info

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